chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
172 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer
Riverside - ... » Calendrier d... »

Solstice - White Horse Hill

Chronique

Solstice White Horse Hill
Je me méfie de la beauté, qu'elle se trouve dans les choses ou dans les gens. Elle a tendance à être une traîtresse avec moi, à faire taire mon esprit critique, les doutes qui me servent à faire les meilleurs choix, à me prendre en entier et s'en aller comme elle est venue, inaccessible, me laissant un goût de tromperie en bouche. La beauté, ce mirage, que je me fatigue à poursuivre et suis fatigué de suivre, dans les choses ou dans les gens.

Donc, quand je rencontre un album aussi incroyablement beau que celui-ci, je me méfie. Beaucoup. Surtout quand ce dernier coche toutes les cases de la rencontre marquante. Pensez, un groupe que je n'avais plus écouté depuis longtemps – bien que je considère New Dark Age comme un moment important dans ma formation en Doom Metal (obtenue sans mention, restons modeste) – et qui me subjugue à nouveau le long de quarante-six minutes, certes pas si nouvelles pour qui aura écumé la démo To Sol a Thane que reprend et réarrange White Horse Hill, il y a de quoi croire en un nouveau coup de foudre ! Et c'est ce qui s'est passé dès la première lancée de ce nouvel essai : coup de foudre en retrouvant un doom aussi pur, chevaleresque, noblesse du style et noblesse du cœur, cette noblesse qui pousse à vouloir la mériter ; coup de foudre avec la voix de Paul Kearns, qui n'a rien à envier à Morris Ingram, se permet même d'apporter ses nuances propres, braillant d'une voix d'or son autrefois, son ailleurs et son là-bas, jusqu'à envahir l'esprit d'une nostalgie fondante donnant le désir de le catapulter frère angélique et médiéval d'un certain Alan Averill sans chipoter ; coup de foudre avec ces lignes inépuisables de feeling, rythme lent mais cœur fort, mélodies sans temps mort, les moments de calme émerveillant telle une languide session amoureuse, les instants tempétueux nous ahurissant à dos de cheval, guitares, batterie, basse et chant semblant dire en continu « ne regarde pas derrière toi l'ami, le meilleur est à venir ici »... Coup de foudre, en somme.

Je ne me laisserai pas avoir, cette fois ! Éberlué, je cherche la petite bête, celle qui ricane devant mon visage enthousiaste, attend l'heure où apparaître et gâcher la fête. Petite bête, es-tu dans cette répétition de « Beheld, a Man of Straw » que l'on trouve sur « Under Waves Lie Our Dead » ? Te terres-tu dans cette durée, dont je trouverai à terme le plaisir trop court ? Ou peut-être es-tu dans ce simulacre qu'est l'apparence, belle au premier abord mais que les écoutes multiples finissent par montrer guindée, trop classique, trop facile, aguicheuse mais sans fond ? Impossible de te trouver, petite bête ! Tu es bien en vérité beauté : ton classicisme a la magnificence des légendes à lire au coin du feu, l'imaginaire pris dans une sensation où les histoires se mêlent à l'Histoire ; ta durée te va bien, donnant à ta lumière toute la latitude pour aveugler sans se diluer ; tes répétitions sont savoureuses car inlassables. Que puis-je trouver à reprocher à ce disque, qui ne change pas la donne d'une frise chronologique établie avant lui et qui sera encore maintes fois reprises, mais rarement avec le même talent ? Le doom metal épique est cela, sera toujours cela, ce battement régulier et nerveux où l'organe ne change pas d'un homme à un autre, seulement l'envie de batailler, d'atteindre son autrefois, son ailleurs et son là-bas en passant par son là-haut, en guise de différence fondamentale. Et White Horse Hill, scolaire pour les uns, exemplaire pour les autres, le montre d'une façon qui ne s'étiole jamais, ne donne jamais à y redire.

Ai-je encore mon esprit ? Je reconnais que ces riffs ont des décennies derrière eux, qu'ils feront bailler ou rire ceux qui pensent que le doom est une question de tristesse, de noirceur, de blues avant d'être un vecteur – le meilleur – pour la mise en scène des émotions. Solstice, noble, altier, valeureux Solstice, fera bouder les amateurs d'exploration d'albums lents et lourds où la lampe frontale est conseillée. Rien de neuf en somme ! Juste une beauté inattaquable, conquérante, que je ne suis pas prêt d'arrêter de poursuivre. Tant pis, je me suis encore fait avoir...

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Solstice
Epic Doom Metal
2018 - Invictus Productions
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (4)  9/10
Webzines : (10)  8.76/10

plus d'infos sur
Solstice
Solstice
Epic Doom Metal - 1990 - Royaume-Uni
  

tracklist
01.   III
02.   To Sol a Thane
03.   Beheld, a Man of Straw
04.   White Horse Hill
05.   For All Days, and for None
06.   Under Waves Lie Our Dead
07.   Gallow Fen

Durée : 46 minutes 33 secondes

line up
parution
6 Avril 2018

voir aussi
Solstice
Solstice
New Dark Age

1998 - Misanthropy Records
  
Solstice
Solstice
Death's Crown Is Victory (EP)

2013 - Autoproduction / Dark Descent Records / High Roller Records / White Horse / Into The Void
  
Solstice
Solstice
Lamentations

1994 - Candlelight Records / Cyclone Empire Records / Metal Supremacy / Cosmic Key Creations
  
Solstice
Solstice
Halcyon (EP)

1996 - Cyclone Empire Records / Invictus Productions / Cosmic Key Creations / White Horse / Godhead Records
  

Essayez aussi
Crypt Sermon
Crypt Sermon
The Stygian Crown

2024 - Dark Descent Records
  
Wheel
Wheel
Preserved In Time

2021 - Cruz Del Sur Music
  
Doomsword
Doomsword
The Eternal Battle

2011 - Dragonheart Records
  
Scald
Scald
There Flies Our Wail! (EP)

2021 - High Roller Records
  
Death the Leveller
Death the Leveller
II

2020 - Cruz Del Sur Music
  

No Return
Contamination Rises
Lire la chronique
Deathhammer
Crimson Dawn
Lire la chronique
Flesh Storm
The Path Of The War
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Centinex
With Guts And Glory
Lire la chronique
Entretien avec Anthares
Lire le podcast
The Ultimate Soul Grinding Festival - Last Inhumate Show Ever
Illegal Corpse + Inhumate +...
Lire le live report
Warfield Within
Rise of Independence
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
R.B.Band
Chains of silence (EP)
Lire la chronique
Ordered To Kill
Endless War
Lire la chronique
Reabilitator
Fucking Thrasher
Lire la chronique
Hexecutor
…Where Spirit Withers In It...
Lire la chronique
Live Report Muscadeath 2025 2ème jour (samedi)
Lire le podcast
Live Report Muscadeath 2025 1er jour (vendredi)
Lire le podcast
La photo mystère du 1 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Mortal Scepter
Ethereal Dominance
Lire la chronique
Revocation
New Gods, New Masters
Lire la chronique
Ormagoden
Purphoros
Lire la chronique
Electrocutioner
Harbinger
Lire la chronique
Vio-Lence
Oppressing The Masses
Lire la chronique
Ex Tenebris Lux Acte VII
Gravekvlt + Zöldïer Noïz
Lire le live report
Entretien avec DEVANGELIC
Lire le podcast
Dead Heat
Process Of Elimination
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec AVULSED
Lire le podcast
Vile Apparition
Malignity
Lire la chronique
Aragon
Aragon
Lire la chronique
Violator
Unholy Retribution
Lire la chronique
Death Feast Open Air 2025
AngelMaker + Brodequin + Ce...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère