Drudkh / Paysage D'Hiver - Somewhere Sadness Wanders
Chronique
Drudkh / Paysage D'Hiver Somewhere Sadness Wanders (Split-CD)
Quand deux monstres sacrés décident de faire des cochonneries ensemble, on peut espérer qu’ils accouchent d’un beau bébé. L’annonce du split entre Drudkh et Paysage d’Hiver avait tout pour me séduire. Leurs carrières respectives plaident aussi en faveur d’une rencontre au sommet. Et je dois avouer que déçu, je ne l’ai pas été, même si tout n’est pas parfait dans ce Somewhere Sadness Wanders.
Le split ouvre sur une pièce de 13 minutes du géant ukrainien. All Shades of Silence ressert tous les ingrédients de la formule Drudkh, des longs arpèges tremblotants aux cavalcades épiques, de la voix d’ours aux riffs lumineux qui convoquent autant l’hiver que l’appel aux chevauchées endiablées dans les grandes steppes de l’Est. L’auditeur est en terrain connu. Les paroles présentent la particularité d’être empruntées à des poètes ukrainiens, Yevhen Pluzhnyk en l’occurrence sur ce premier titre, présenté comme une victime du régime stalinien. L’emphase, comme de coutume, est de mise, le morceau rappelant les bonnes heures de Forgotten Legend, juste coupé net d’un pont central mystique vers les 5’20 qui constitue un quasi trait d’union stylistique avec la musique de Paysage d’Hiver ou de Darkspace : des nappes invoquant le blizzard comme le vide intersidéral. Envoutant et déroutant.
The Night Walks Towards Her Throne, le second morceau du combo ukrainien, est dans la même veine mais davantage marqué par une dynamique plus enlevée. Là encore, le souffle du passé se fait agréablement sentir, sans que l’on sorte des sentiers battus. L’assemblage de riffs aux tempi élevés et d’atmosphères planantes fonctionne toujours à merveille, les riffs et les mélodies fondus dans la masse s’accordant à merveille.
Le split prend toutefois un tour très différent lorsque Paysage d’Hiver occupe la scène. Les premiers arpèges planants invitent à la contemplation, alors que le titre est balayé d’un vent glacé. L’ambiance est posée, l’immersion débute. Elle sera littéralement tranchée dès que les riffs assassins prennent le pas, au bout de deux minutes, et inondent la structure de leur son ultra raw, dans un chaos typique du combo suisse. Au lieu de perdre l’auditeur, cette rupture renforce l’immersion. Comme toujours, la science de Paysage d’Hiver tient dans cette faculté à passer aussi aisément d’ambiances mystiques à un univers nettement plus harsh sans perdre une once de dynamique ou d’accroche. Ce Schnee IV en est une nouvelle preuve.
Je n’aime pas les split en général car les groupes se contentent la plupart du temps de taper le bœuf entre potes pour en extraire des compos sans intérêt. Ce n’est pas le cas ici et j’en suis ravi. Même si, mais cela ne t’étonnera sans doute pas, je préfère encore et toujours la partie Paysage d’Hiver.
| Raziel 16 Juin 2018 - 1332 lectures |
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