Agonisant en caleçon sur son canapé la tête dans le ventilateur, quoi de mieux qu’un black metal mélodique « glacé » (« iskald » en norvégien) d’Europe du Nord pour rafraîchir notre corps sculpté en nage ?
Innhøstinga (« récolte ») se présente. Cinquième opus du duo norvégien Iskald, trois ans et demi après
Nedom og Nord et toujours sous la bannière Indie Recordings. Voilà pour la brève introduction. Vous sentez mon engouement malgré cet été relativement calme niveau sorties (de mon côté) ? On ne va pas se mentir, Iskald ne fait pas vraiment dans le « premium », ses galettes dans la case « bien mais pas top » prennent toutes la poussière malgré un
The Sun I Carried Alone au fort potentiel. Cette nouvelle offrande sera ainsi captée de façon plutôt nonchalante je vous l’avoue.
Sauf qu’Iskald ira me contredire dès l’ouverture « The Atrocious Horror » (et premier clip dévoilé), exposition d’un black mélodique martial méchamment efficace. Direct et accrocheur où frappes de sourd (littéralement, avec le son puissant qu’il faut) et hurlements déchirés couplés à des mélodies froides aiguisées produisent une musique quasi-imparable pour le commun des metalleux. Pour la dénomination historique « thrash » (et selon Metal-Archives), elle subsiste ici encore, influences locales black (Immortal forcément ou Vreid) qui ajoutent encore une pincée « extrême » à la chose déjà très cru. Point de mélodies mièvres ou de tremoli faciles (qui a dit Uada ?), l’association « black metal norvégien » + « mélodique » est parfaitement justifiée. Un sourire béat qui malheureusement commencera à retomber peu à peu sur la suite de ce
Innhøstinga. Les minutes défilent et passent aisément à travers nos tympans mais sans que l’on en retienne vraiment quelque chose. Chaque composition est suffisamment travaillée (écoute au casque pour déceler tous les arrangements) pour capter notre attention, aidée de sursauts dans un bloc black metal parfois éprouvant il est vrai. Je pense aux breaks mélodiques de « No Amen » (2:07) et « Even Dawn Drew Twilight » (2:40) ou le chant clair de « Resting... Not in Peace » (3:36).
Des passages qui caressent timidement nos esgourdes et commençaient à nous aguicher pour au final nous laisser sur une note de frustration. Preuve en est du morceau « Lysene som forsvant », une introduction teintée post (déjà esquissée sur l’opus précédent) et un break doom ajoutant une touche mélancolique assez savoureuse (le chant norvégien aidant) pour un effet « pschitt »… De timides expérimentations pas transcendantes certes mais qui donnent un brin de fraîcheur à un black metal trop scolaire et homogène (les banals « Offer av livet » et « De siste vintre » particulièrement). Il manque ces frissons, cette accroche ou tout simplement ce « coup de pied au cul » pour que la musique Iskald puisse monter d’un cran. Difficile pour moi d’écrire des tartines car on retrouve les mêmes tares que
Nedom og Nord, le cul entre deux chaises (la plaie du chroniqueur) : « bien foutu » mais trop aseptisé pour des oreilles aguerries.
Bis repetita. Infiniment carré et aux quelques passages suffisamment accrocheurs (ou violents) à l’instar de son prédécesseur, cela ne suffira pas à
Innhøstinga pour marquer son auditoire. Une découverte enthousiaste (« The Atrocious Horror ») qui finira malheureusement par trébucher sur trop de passages quelconques malgré ses 50 minutes. Une écoute plaisante indubitablement mais pas sûr que l’on ressorte la galette de son étui. Pas sûr non plus que je continue les chroniques d’Iskald si ces derniers ne se contentent que de cela.
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