Amyl And The Sniffers - Amyl And The Sniffers
Chronique
Amyl And The Sniffers Amyl And The Sniffers
Groupe de colocataires, Amyl And The Sniffers se forme en 2016 dans la banlieue de Balaclava, à quelques encablures seulement du coeur névralgique de Melbourne. Le groupe tire son nom de l’argot australien désignant communément le poppers (ou amyl nitrite en langage scientifique). Une comparaison qui selon les dires de la chanteuse Amy Taylor, blondinette excentrique, pas pudique et survoltée, leur va plutôt bien : "In Australia we call poppers Amyl. So you sniff it, it lasts for 30 seconds and then you have a headache - and that's what we're like!".
Quelques semaines seulement après sa formation, le groupe entre en studio pour coucher sur bandes les quelques titres d’un EP baptisé Giddy Up. Dans la foulée, Amyl And The Sniffers voit le départ de son bassiste Calum Wilson remplacé quasi-instantanément par Gus Romer. De nouveau sur les rails, les Australiens qui portent mulet et/ou moustache enchaînent avec un second EP toujours autoproduit intitulé Big Attraction leur permettant d’attirer l’attention du label Homeless Records qui en profitera pour rééditer début 2018 ces deux sorties sous la forme d’une compilation. Fort d’un succès grandissant en Australie mais aussi en Angleterre, Amyl And The Sniffers réussi ensuite à décrocher un deal avec Rough Trade Records, mythique label londonien sur lequel sont passés des groupes tels que New Order, Killing Joke, Depeche Mode, Amebix, The Smiths et tout un tas d’autres groupes légendaires.
C’est donc en mai dernier que le groupe a sorti son premier album. Un disque produit par Ross Orton (Arctic Monkeys, M.I.A., The Streets...) au McCall Sound Studios de Sheffield et dont le son s’avère finalement aussi dépouillé que le suggère cet artwork fait de photos live grossièrement détourées et de flashs que l’on croiraient sortis d’une vitrine d’un tatoueur de quartier... Un parti pris particulièrement marqué (la voix saturée et criarde d’Amy Taylor, ces cymbales qui n’en finissent pas de faire "tchhhhh, tchhhhh, tchhhhh", cette caisse claire qui claque et flotte en même temps, ces guitares ultra abrasives, cette basse rondelette...) au service d’un Punk Rock qui rappellera de bons souvenirs à tous ceux ayant un jour exprimé un brin de sympathie pour ce que l’on nomme communément le Punk Rock 77 symbolisé à l’époque par des groupes comme The Stooges, The Ramones, The Clash ou The Damned.
Une musique primitive et dépouillée qui en appel bien plus à l’attitude qu’à la technique qui n’a évidemment ici aucune espèce d’importance tant l’essentiel est ailleurs. Et pour le coup, la musique d’Amyl And The Sniffers ne manque clairement pas de caractère, le groupe nous le prouvant à chaque seconde de cette petite demi-heure menée avec une insolence et une désinvolture particulièrement rafraîchissante. La faute en grande partie à cette Amy Taylor qui entre quelques sauts de cabri, coup de pieds à la sauce Karate Kid et autres remuages indécents de popotin face caméra passe le plus clair de son temps à brailler (en mini-short ou en maillot de bain) des choses aussi sensées que "I wanna help out the people on the street but how can I help them when I can't afford to eat?", "I like staying up all night, I like being treated right, I like proving people wrong. It probably means I'll die alone" ou "You've lost my interest, I am not impressed. You wanted success but you're just gonna go fuck yourself". On remerciera également les autres musiciens qui ne sont pas en reste à commencer par le guitariste Declan Martens qui porte haut et fort ses origines australiennes à coup de riffs et de solos Rock’n’Roll qui, quand même, puent pas mal un certain groupe du nom d’AC/DC (flagrant sur des titres comme "Cup Of Destiny" à 0:25 ou le redoutable et imparable "Control" qui vous fera, j’en suis certain, taper du pied et dodeliner de la tête bien comme il faut) ou encore ce batteur qui ne manque pas d’énergie et dont on sent dans le jeu tendu et nerveux tout l’amour porté à cette scène Hardcore de la première heure ("GFY" et son côté Minor Threat).
Parfois, il arrive que le groupe calme le jeu le temps de morceaux rappelant quelque peu le Blondie des années 70 (notamment sur un titre comme "Angel" et dans une moindre mesure sur "Got You" où le chant d’Amy, dans ses intonations et ses placements, ressemble effectivement à s’y méprendre à celui de Debbie Harry).
Découvert sur le tard, ce premier album des Australiens d’Amyl And The Sniffers est clairement une excellente surprise. Une découverte pour le moins inattendue qui musicalement parlant aura largement égayé ma fin d’année 2019 grâce à des compositions explosives, efficaces et particulièrement immédiates mais aussi grâce à cet esprit résolument désinvolte et rafraichissant porté en grande partie par la sautillante et énergique Amy Taylor, pile électrique survoltée qui n’a pas froid aux yeux et qui n’a pas non plus sa langue dans sa poche. Bref, c'est cool, allez-y !
| AxGxB 14 Janvier 2020 - 1466 lectures |
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