Bilan 2005 / Keyser

Des musiciens d'exception, des compos variées allant de la brutalité du death aux semi-ballades magnifiques qui foutent des frissons, un artwork somptueux et surtout l'un des meilleurs chanteurs de sa génération: Warrel Dane. Il n'en faut pas plus pour que ce nouvel album de Nevermore soit l'album de l'année 2005, laissant tout concurrence loin, mais alors très loin derrière.

Nile fait partie de cette poignée de groupes qui font avancer les choses. Moins épique et plus direct que l'énorme pavé In Their Darkened Shrines, Annihilation Of The Wicked n'en est pas moins une oeuvre magistrale qui sent bon les sables chauds de l'Egypte antique et qui démontre, si besoin en était, le talent sans limite de Karl Sanders, assisté d'un Toler-Wade tout aussi impressionnant et d'un nouveau batteur, George Kollias, dont la performance bluffante nous chagrine moins du départ du monstre Laureano. Encore une fois, le fleuve Nile aura tout emporté dans ses flots!

From Mars To Sirius est l'album de la consécration pour les Français de Gojira, l'album qui va leur permettre de conquérir pacifiquement le monde. Un monde et ses êtres vivants encore à l'honneur sur cet opus, à mille lieues des clichés sanguinolents du death métal. Gojira nous amène vers des émotions inédites pour le genre, en atténuant la brutalité de ses compos mais en s'appliquant sur ses ambiances interstellaires magnifiques. Une expérience unique pour un groupe unique!

Moins brutal mais plus travaillé que le jouissif Goremageddon, The Archaic Abattoir est l'album le plus abouti et le plus personnel de la discographie des Belges. Ajoutez à celà la très bonne performance du batteur français Gilles Delecroix et un artwork bien glauque, et vous avez là LA référence du brutal death européen!

Au lieu de rester sur ses acquis et de nous pondre un The Impossibility Of Reason bis, Chimaira prend tout le monde à revers avec cet album éponyme technique, sombre et couillu comme jamais, sublimé par des soli magistraux que n'aurait pas renier le grand Kirk Hammett. Du grand art pour un groupe qui n'a pas fini de faire parler de lui!

Métalcore ne signifie pas toujours musique formatée sans intérêt. Avec une histoire conceptuelle bien ficelée pointant du doigt le gouvernement américain, des compos inspirées et efficaces, des chants clairs pour une fois réellement utiles et des musiciens en pleine possession de leurs moyens, God Forbid se fait une place tout en haut de la "nouvelle vague", aux côtés du maître Killswitch Engage.

Du deathcore technique aussi brutal qu'efficace, des mosh-parts de tueurs, deux chanteurs complètement déchaînés, rien à redire c'est tout simplement énorme! Encore un groupe québécois à suivre!

Un autre groupe de deathcore mais dans une veine plus mélodique, avec des influences suédoises évidentes. Ultra efficace même si l'album a un peu tendance à tourner en rond, All Shall Persih reste une excellente découverte sur laquelle je fonde déjà de grands espoirs. Ne me décevez pas!

Première démo et premier coup d'éclat pour ces Français de Hectic Patterns. Officiant dans un death très technique mais aussi diablement groovy, ce groupe a tout pour réussir. On attend donc un album pour la confirmation de ce nouveau talent d'une scène française décidément bien vivace!

Korn pour moi c'est soit génial soit affligeant. Pas de bol c'est tombé sur affligeant cette année. Encore plus expérimental que le pathétique Untouchables, avec pas mal de touches électro à cent lieues de mes intérêts musicaux, See You On The Other Side contraste avec la qualité du très bon Take A Look In The Mirror. On se dit que finalement, Korn ferait mieux de s'en tenir au bon néo-métal groovy puisque c'est ce qu'il fait de mieux. En attendant, cet album n'est ni du métal ni de la bonne musique!

Un 1er album ultra efficace, couillu et accrocheur. Un 2ème malheureusement bien en dessous, certes plus abouti musicalement mais beaucoup moins entraînant, avec des piques d'ennui sur trop de morceaux. Pas forcément mauvais mais il ne fallait pas sortir un si bon 1er album. Attention le prochain sera déterminant!

Le précédent album, No Gods No Masters, était intéressant: influences variées mais toutes brutales, une rage communicative, une violence jouissive, des riffs efficaces à la pelle, des claviers bien incorporés à la musique et surtout un son bien personnel. Sicario fait revenir le groupe anglo-chilien en arrière comme si le précédent opus n'avait jamais existé. On se retrouve du coup avec un thrash moderne bien exécuté mais sans intérêt qui refait tomber Criminal dans la masse.

L'exemple typique du groupe de death qui ne sert à rien. C'est bien joué, on sent l'expérience mais c'est mou, c'est chiant, ça n'apporte rien, il n'y a aucune volonté de se démarquer et on ressort de cet album avec la désagrable impression d'avoir encore gâcher 30 minutes de sa courte et misérable vie. Dommage quand on connait la qualité de Depopulate, l'album précédent!