Bilan 2005 / Krow

Cette année fut celle où j'ai commencé à m'intéresser au Doom. C'est donc par curiosité que je me suis plongé dans ce premier album des français d'Ataraxie, qui recevait des chroniques élogieuses de toute part. Mes aïeux ! Quelle claque ! Chaque mélodie, riffs, phrasé de chant respire la mélancolie, la tristesse et le désespoir. Plein d'audace, nos français n'hésitent même pas à intégrer des parties Death, comme pour mieux nous achever. Un bijou !

Alors que le départ de Garm pouvait nous laisser craindre le pire pour cet opus, Vortex applique le vieil adage "Veni, vidi, vici" : sa voix emprunte de mélancolie colle à merveille à ce Sideshow Symphonies, plus théâtral que "The Sham Mirrors", mais moins métal. Ce 4e album nous laisse toujours apprécier l'impressionante technique de Hellhammer, et le génie créatif du claviériste Sverd.

Après l'interlude Supuration, les frères Loez remettent SUP sur les rails, et nous sortent "Imago", un album surprenant et à l'ambiance totalement inattendue, mais paradoxalement dans la lignée de ce que SUP a toujours fait. Le groupe se sert enfin des claviers jusqu'alors peu exploités, Ludovic nous prouve qu'il fait parti des meilleurs chanteurs de sa génération. Tout ceci forme un album en tout point organique (par la chaleur de l'atmosphère, et par le concept), et l'une des meilleures sorties de l'année.

"The Arrival" était mélodique à souhait, mais au final très mou. Avec l'arrivée du batteur Horgh (ex-Immortal), Hypocrisy reprend du poil de la bête et sort un "Virus" alliant mélodie et puissance, le tout fourni avec la voix hors-norme de Peter Tägtgren. De plus, les influences Black sont plus présentes que jamais, voilà vraiment l'album que j'attendais de la part d'Hypocrisy.

Difficile de composer un album après le magnifique "A Blessing in Disguise". Bien qu'au départ déconcertant à cause des influences 70's, "The Quiet Offspring" est en réalité foutrement bon : alors qu'on pourrait au début craindre une perte en mélodie et de sensibilité, il n'en est rien. Ecoutez "A Place For Me" pour vous en rendre compte, vous ne vous en remettrez pas.

Annoncé comme le digne fils d'Emperor et d'Arcturus, c'est tout normalement que je me suis penché sur ce groupe censé être la nouvelle fierté française. Et effectivement, leur musique est recherchée et accrocheuse, et possède bon nombres d'arrangements interessants. Cependant, l'ombre d'Emperor se fait encore trop sentir, ce qui fait montre d'une personnalité plutôt effacée du groupe. Mais ce n'est que le premier album, attendons la suite, qui promet d'être... bah, prometteuse.

Découvert en fin d'année, acheté par hasard à force d'entendre un breton m'en parlé. Et bien, mes aïeux, c'est le panard. C'est triste et oppressant, les voix sont prenantes, y'a une ambiance apocalyptique du feu de Dieu, bref, tout ce que j'aime. Ca tourne en boucle, et je découvre de nouvelles subtilités à chaque fois. Un disque d'une très grande richesse. On rajoute qu'ils sont français, comme on rajouterait une cerise sur le gâteau et... et puis c'est tout.

Un groupe qui commence à faire parler de lui, car proposant un métal/rock totalement instrumental. Je me suis plongé dedans, et je n'y ai trouvé que du bonheur. Une invitation à l'évasion, fouillé et complexe. Une très bonne découverte !

Lorsque l'on parle de métal avant-gardiste, on pense tout de suite à Arcturus. Cependant, la scène métal recelle un autre trésor : Solefald. Ca faisait quelques temps que je voulais me pencher sur ce combo, ce qui arriva avec Red for Fire. Bénéficiant d'un concept basé sur la mythologie scandinave, Red For Fire est majestueux, épique et accrocheur. Un très bon album, à l'atmosphère rigoureusement soignée.

TIOR m'avait foutu une bonne petite baffe, mélangeant groove et puissance. Mais avec leur 3e album, c'est la débandade : rien n'est véritablement accrocheur, rien n'est véritablement puissant, rien n'est véritablement agressif. Aucune ambiance, des solos chiants comme la mort. Bref, la déception de l'année.

Enthousiaste au départ, c'est en réécoutant "The Nameless Disease" que je me suis rendu compte : "The Perpetual Motion" n'est pas aussi bon que je l'ai cru. Il a la prétention d'être l'album de la maturité pour le groupe, mais se retrouve finalement être beaucoup moins accrocheur et sensible. Toute l'atmosphère "fragile" qui caractérisait le premier album est ici totalement absente. Dommage.

Je ne connaissais que "Enemy Of Reality" auquel j'avais bien accroché. Le chant original m'avait séduit, ainsi que l'agressivité des compos avec néanmoins une forte influence heavy. Mais avec "This Godless Endeavor", j'ai l'impression d'écouter l'ombre du groupe. Les morceaux virulents sont sans saveur, et les ballades qui parcèment l'album sont ridicules au possible et l'on ne retrouve plus ce sens de la mélodie que possédait le groupe. Un four.