Près de trente années de carrière et une douzaine d’albums (sans compter le reste des formats), Dark Tranquillity a forcément croisé votre périple “metal” mélodique. Que ce soient leurs prémices death mélodique, leur transition “gothique” ou le retour à une musique plus “incisive”, les Suédois ont su se renouveler et convertir un large public (portés par certainement le frontman le plus sympathique de la scène). Peut-être que cela choquera quelques adeptes, mais pour moi Dark Tranquillity avait quasiment tout accompli jusqu’à l’excellent
Damage Done, une longue rupture se fera de
Character à
Atoma, ce dernier me réconciliant avec le groupe de Göteborg. Un retour nostalgique au groupe de mon adolescence… Enfin presque, puisque les piliers fondateurs Niklas Sundin (pas son plus bel artwork ici) et Anders Jivarp s’en iront. Ne restent désormais que Mikael Stanne et le claviériste Martin Brändström (arrivé sur
Haven) pour ce treizième album
Endtime Signals, trois ans et demi après
Moment. Le figurant Christopher Amott (beau gâchis) s’en ira ainsi que Anders Iwers, Joakim Strandberg-Nilsson (ex-In Mourning) reprend les baguettes et Christian Jansson (Grand Cadaver) la basse.
Line-up remodelé, Dark Tranquillity transformé ? Aucunement, le groupe continue sur la mouvance de
Moment et c’est ici le claviériste qui se chargera de la quasi-intégralité de la composition (9 des 12 morceaux). Pas d'inquiétude, pas de synthwave, les guitares sont bien présentes, le mixage habituel de Jens Bogren (depuis
Construct) ne les efface aucunement et au-delà des abondants arrangements de Martin (à écouter au casque), les nombreux soli (“Neuronal Fire”, “A Bleaker Sun”) et riffs At The Gatiens percutants sont à se délecter. L’imparable “Unforgivable” (oui plus de blasts !), “Drowned Out Voices”, “Enforced Perspective” ou “A Bleaker Sun” donneront du baume au cœur dans la balance “death”. Quel plaisir d'enfin retrouver le Dark Tranquillity redoutable des années 2000. Pour le reste les Suédois continuent sur leur recette “melodeath moderne” contrastée. Musique alternant donc ces passages plus “vindicatifs”, accrocheurs (refrain de “Neuronal Fire”) et prog mélancolique. Une efficience impossible sans son frontman emblématique, Au-delà de ses hurlements puissants (calibrés par Grand Cadaver), le chant clair de Stanne se voudra toujours aussi cristallin et juste (“Not Nothing”, “Drowned Out Voices”).
“One of Us Is Gone” fait partie de ces morceaux “touchants”, hommage à l’ex-guitariste Fredrik Johansson (parti après
Projector), décédé en 2022 d’un cancer. Ce dernier est d'ailleurs crédité dans la composition du morceau. Sauf que malgré le chagrin a priori sincère de Stanne, les émotions manquent de profondeur (
Projector comme référent) et il en ira de même pour ses lignes vocales plus mélodiques (The Halo Effect paraîtra même plus efficient). A l’instar des deux précédentes galettes, du “très bon” ira côtoyer du “bon” et du “remplissage” (“Our Disconnect”, “Wayward Eyes”). Le job est fait, bien fait même mais il sera difficile de trouver des titres sortant réellement du lot. L’écoute demeure fluide mais l’envie d’”avance rapide” nous titillera grandement sur ces 50 minutes. Pour ceux hésitant à se procurer la version “deluxe” (rappelez-vous la surprise
Atoma), les deux morceaux bonus feront office de chute de studio, très peu d’intérêt.
Dans la lignée d’
Atoma et
Moment, ce
Endtime Signals paraîtra plus affuté, jouant toujours sur cette balance froide/lumineuse, c’est-à-dire mélodies, parties agressives et passages mélancoliques. La galette s’offrira le luxe de quelques passages implacables pour un retour vingt années en arrière. Mais toujours ce sentiment de “retenue” dans ces différents visages et de remplissage, toujours pas de “réel” hit digne de l’époque non plus. Reste que Dark Tranquillity maîtrise parfaitement son death mélodique moderne et ne lésera aucunement ses auditeurs.
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