Comme beaucoup de metalleux je suppose, j'ai connu Porcupine Tree par l'intermédiaire d'Opeth, vous savez le petit groupe d'émo suédois qui fait des chansons longues. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Porcupine Tree est le groupe de Steven Wilson, homme de musique assurément qui en plus de ses fonctions d'auteur, de compositeur et d'interprète, s'adonne à la production comme ce fut le cas pour les fameux "Blackwater Park" et "Deliverance/Damnation" d'Opeth. Toutefois, rien à voir ici avec le death progressif des suédois puisque nos anglais évoluent dans un style plus tourné vers le rock progressif dont "Deadwing" représente le dixième opus (et oui déjà). En temps normal, ça n'est pas forcément le genre de musique que j'écoute ; ce sont finalement les diverses chroniques élogieuses lues ici et là, et le fait qu'il s'agisse de leur album le plus influencé par la musique d'Opeth qui m'a décidé à franchir le cap.
Après avoir été plutôt séduit par les extraits disponibles sur leur site, je ne vous cache pas avoir été finalement assez déçu au premier abord, notamment par un bon nombre de titres que je trouvais assez moyens. Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, "Deadwing" est bien plus riche qu'il n'y parait. On croit avoir tout saisi en quelques écoutes et il arrive encore à vous surprendre des dizaines plus tard. C'est d'ailleurs après un bon nombre d'écoutes que j'ai commencé à réellement l'apprécier dans sa globalité.
Musicalement, on pourrait voir le style Porcupine Tree 2005 comme une sorte de rock progressif influencé par les groupes des années 70, avec toutefois une touche très actuelle. D'un côté, l'utilisation des claviers, les lignes de chant, le croisement des voix, les leads et la manière d'amener les compositions rappellent les pionniers du genre, avec notamment un Steven Wilson éblouissant par la qualité de sa prestation vocale. D'un autre côté, l'intégration de passages plus "extrêmes" et le son, notamment celui des guitares sur les passages plus violents, sonnent très actuels. Le mélange est surprenant mais non moins intéressant et surtout envoûtant... Car là est son intérêt bien évidemment. Même si je suis convaincu qu'il aurait pu être encore mieux, on reste sans voix devant la puissance, le feeling et la richesse de titres comme "Deadwing", "Arriving Somewhere (but not here)" ou "Start Of Something Beautiful". On frise parfois la perfection tant l'harmonie, la justesse qui émanent de certains passages vous prennent aux tripes et vous emportent. Reste selon moi quelques morceaux un peu en deçà des capacités du groupes comme "Halo" ou "Mellotron Scratch", pas mauvais mais guère transcendants.
Pour pousser la comparaison Opeth/Porcupine Tree un peu plus loin encore, on pourrait dire que Steven Wilson c'est un peu le Mikael Akerfeldt de Porcupine Tree dans le sens où il compose tout (ou presque), aussi bien les paroles que la musique. Son pote Mikael est d'ailleurs venu prêter sa voix sur 3 titres ("Deadwing", "Lazarus" et "Arriving Somewhere (but not here)"). Même si la musique de ces deux groupes sont assez différentes, c'est en découvrant le travail de chacun d'eux qu'on se rend compte ce qu'ils se sont mutuellement apportés. En ce qui concerne "Deadwing", c'est surtout sur les parties saturées que l'on ressent la présence d'Opeth, cette manière bien à eux de trouver des riffs simples et entraînants, aux tonalités très particulières.
J'en conviens, "Deadwing" n'est pas le genre d'albums à être chroniqué sur Thrashocore mais il aurait été dommage de ne pas évoquer ce groupe qui ne s'adresse vraiment pas qu'à un public de non metalleux. Entamant la discographie des anglais au dernier stade de son évolution, je serais bien incapable de le comparer au fameux
"In Absentia". Je peux simplement vous dire que celui-ci est reposant, beau, touchant et qu'il s'écoute sans modération.
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo