EXODUS fait partie des premiers groupes de metal qui me sont tombés dessus alors que je découvrais à peine le genre, dans la première moitié des années 90. Je me souviens encore de la pause de 10 heures où, un écouteur dans l'oreille, mon regard baladant de voluptueuses poitrines en sculpturales paires de fesses (aucune fille n'avait subi l'ablation d'un jambon dans mon lycée), un adepte du tape trading avait appuyé sur play. Compte à rebours. Explosion. Riffs. Solos de dingues à faire pâlir King et Hanneman en personne. La claque, comme dirait Chris. Ou plutôt la gaule, et pas seulement à cause du décolleté de la mythique rouquine de 1ère S3. Ce jour là, j'ai pris
"Impact is Imminent" en pleine gueule. Ce jour là, je suis tombé amoureux d'un putain de groupe de thrash nommé EXODUS.
Car je ne suis pas "né" avec le classique
"Bonded by Blood" mais avec ce fantastique 4ème album, qui fait pour moi office de référence absolue du genre et de maître étalon en ce qui concerne chaque sortie du groupe. A ce titre, la première bonne nouvelle de "Atrocity Exhibition" est qu'il emprunte pas mal à "Impact", dont certains riffs sont ici quasiment repris à l'identique. Mais commençons par le commencement et ce "Call to Arms" en guise d'intro qu'on jurerait composé par KREATOR, à tel point qu'on est tenté de vérifier si on n'a pas inséré par erreur "Violent Revolution" dans le lecteur. A peine le temps de douter que les américains lancent leur "Riot Act", un premier titre speed agrémenté d'un solo hystérique, dans la lignée d'un "Raze" en plus vigoureux. Du bon EXODUS, direct et efficace, qui met déjà le crâne sous l'étau. La pression s'accroît considérablement avec un "Funeral Hymn" d'une lourdeur cataclysmique, un titre écrit à l'enclume qui embraserait un stade, avant de pousser les locaux à s'entretuer joyeusement sur ce riff réminiscence de "Only Death Decides". Décompte des morts sous le regard arbitral d'Andy Sneap (prod de tueur, comme d'hab) avec un break qui met la basse en avant, comme chez OVERKILL, suivi d'une cavalcade de guitares assassines façon
"Bonded by Blood" pour achever les visiteurs. Hymne funèbre je ne sais pas, mais incitation à la violence gratuite, certainement !
La session de fatal headbanging (ça ferait un bon nom de groupe tiens !) continue avec l'énormissime "Children of the Worthless God", un pugilat rythmique propice au concassage en série de colonnes vertébrales. Sortez les minerves, l'alliance savante du pilon et du groove des enfants du dieu à 1 euro 30 auraient raison d'un décapité ! le démarrage mélo fait penser au récent "Slanderous" de MACHINE HEAD avant que la machine à briser des nuques ne tourne à plein régime 8 minutes durant. Un peu décrié pour le manque de variation de son chant sur
"Shovel Headed Kill Machine", Rob Dukes élargit son registre en s'essayant au chant clair (Souza style) sur le refrain. Le résultat est excellent, et comme l'aboyeur a également progressé, le hargneux rouquin est l'un des grands gagnants de "The Atrocity Exhibition". Dans le même ordre d'idées, les solos, tous très bons, témoignent d'une meilleure complémentarité entre Gary Holt et Lee Altus, même si la paire que Gary formait avec Rick Hunolt reste intouchable. Du côté de la batterie, les roulements dévastateurs de Paul Bostaph manquent un peu et il faut se réhabituer au jeu plus old school de Tom Hunting, mais le cap est vite franchi tant ce nouvel album est supérieur au précédent.
Supérieur mais pas parfait, car "The Atrocity Exhibition" faiblit nettement à mis parcours avec un "As it was, as it Soon Shall Be" à peine plus digeste que "Going Going Gone", un title track inégal qui partage les qualités et défauts d'un "Like Father Like Son" (couplet destructeur, refrain un peu léger) ainsi qu'un "Iconoclasm" efficace mais assez banal. Trois morceaux en deça du reste qui assombrissent un peu le tableau et donnent du grain à moudre à ceux qui trouvent leurs derniers albums un peu chiants. Plus intéressant, "The Garden of Bleeding" présente un EXODUS sombre et lancinant qu'on n'a finalement connu que sur l'atypique
"Force of Habit". Délaissant tout artifice (aucun solo à l'horizon, si ce n'est une lugubre guitare lead dans le final), le groupe s'acharne sur le squelette d'un mid tempo aride, hanté par les hurlements d'un Rob Dukes au bord de la rupture. Un bon titre auquel succède LE fast track tant attendu de l'album, "Bedlam 1-2-3, quelque part entre "Thrash Under Pressure" (pour le côté thrash enjoué) et "Feeding Time at the Zoo" (pour le riff principal), avec en prime un duel larger than life entre les deux solistes. Une courte outro plus tard, EXODUS choisit de conclure l'album dans la farce avec un ghost track mémorable,
"Bonded by Blood" revu et corrigé version bayou !
Absent pendant une bonne décennie, EXODUS n'en finit plus de rattraper le temps perdu et propose à intervalles réguliers des albums thrash de grande qualité.
"Tempo of the Damned" participait d'un come back réussi mais manquait un peu de cohérence ; compte tenu des circonstances (line up chamboulé aux deux tiers),
"Shovel Headed Kill Machine" était plus que satisfaisant et donnait l'image d'un groupe bien vivant et très déterminé. Avec "Exhibit A", EXODUS signe sa meilleure sortie depuis
"Impact is Imminent", même si le hiatus entre ces deux ères corse le petit jeu des comparaisons. Le vieux fan qui sommeille en moi gardera toujours une préférence pour les vieux classiques (les solos de Rick Hunolt, les ricanements sadiques de Steve Souza, la mythique rouquine de 1ère S3 ...), mais le chroniqueur de thrashocore ne peut que vous inciter à vous procurer cet excellent disque, digne du podium thrash 2007, juste derrière les derniers MEGADETH et MACHINE HEAD.
6 COMMENTAIRE(S)
21/02/2017 13:55
03/12/2007 14:37
30/11/2007 16:11
Il doit y avoir un quota imposé de rouquines atomiques dans chaque bahut digne de ce nom, je vois que ça !
30/11/2007 08:42
29/11/2007 23:31
29/11/2007 20:37
Fin, bref... Revenons à nos moutons, Idem que toi en ce qui concerne Exodus, le revival Trash est en marche ca fait plaisir de voir les "anciens" revenir avec encore plus de patate que les ptits jeunots d'aujourd'hui (Trivium pour ne pas les citer par exemple..).Un peu déçu par "Shovel Headed Kill Machine du fait du manque d'hymne mais alors là !!!
C'est du tres tres grand !!