Krisiun - Works Of Carnage
Chronique
Krisiun Works Of Carnage
Cinquième offensive de KRISIUN, « Works Of Carnage » n’est pas l’album qui ressort le plus des discussions entre rescapés de la moissonneuse batteuse Brésilienne, le classique
« Conquerors Of Armageddon » ou le plus progressiste
« AssassiNation » ayant plus fait causer dans les campagnes dévastées par l’offensive de trois frères passés du statut d’inconnus à celui de
brothers in arms. La politique de la terre brûlée façon early thrash des années 80 ayant également son charme (l’excellent
« The Great Execution » sorti l’année dernière), les provinciales élevées au death metal de tradition et les citadines désireuses de s’encanailler au contact d’aggressive agricultors élevés à la dure apprécieront à coup sûr les flocons d’avoine d’un « Works Of Carnage » bien brut de décoffrage.
Jamais partis plus loin que le bourg le plus proche pour mieux satisfaire le troupeau grandissant de bœufs nourris au gros grain brutal death, nos trois paysans célibataires ont fait appel à Pierre Rémillard (l’homme qui a casé CRYPTOPSY, c’est lui !) pour sortir de l’impasse sentimentale dans laquelle ils se complaisent depuis leur formation en 1995. Mais après avoir dépouillé les deux lettres qui leur étaient adressées, la haine est toujours dans le près : prisonniers d’un monde qui ne les comprend pas, éjectés du site de rencontre
adopte une bête.com, le trio infernal se replie vers les valeurs refuges blast, growl et riffs qui labourent ; particulièrement frontal et jusqu’au-boutiste, « Works Of Carnage » privilégie le speed dating (2 :40 en moyenne par titre) et ne laisse que des restes meurtris aux autres candidats, gardant sous le coude sa plus belle déclaration d’amour pour Simone, une sympathique camionneuse spécialisée dans le transport bovin. Rompue aux excès de vitesse d’un album qui ne s’autorise absolument aucun temps mort (les salves de tirs sur « War Ritual » peut être ? Ah non ! La minute champêtre « Shadows » en fin de programme !) et multiplie les saillies apocalyptiques (« Works Of Carnage », « Slaughtering Void »), la belle d’un mètre quarante cinq aura tout de même fort à faire avec une saison pas si différente des précédentes en terme d’exécution, mais qui tourne pour la première fois à pleine puissance compte tenu de l’année de sa réalisation. Car si les résonnances d’abattoir désaffecté de
« Conquerors Of Armageddon » ont leur charme, la production de « Works » est véritablement l’atout majeur d’un groupe de toutes manières rarement pris en défaut sur le plan des compositions. Irréprochable sur ce plan, avec l’argument massue « Wolfen Tyrrany » et ses leads diaboliques en tête de gondole, KRISIUN profite à plein du progrès technique (un son d’une plus grande clarté) sans toutefois en abuser, les partisanes d’une grande authenticité y retrouvant leurs petits sur une reprise de VENOM (« In League With Satan ») taillée pour faire sa fête au village voisin. Classique dans le meilleur sens du terme et aussi efficace que le sourire de Karine Lemarchand, « Works Of Carnage » reste encore la meilleure réponse du berger à la bergère lorsque madame refuse d’aller traire les vaches. Une correction en bonne et due forme, un ceinturon dans une main, un litron de rouge dans l’autre !
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