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Candlemass - Psalms For The Dead

Chronique

Candlemass Psalms For The Dead
Il y a des déceptions plus amères que d’autres. Que Candlemass quitte la scène musicale – uniquement sur disque, les Suédois continuant les concerts – avec un album en demi-teinte (la note située à droite a déjà tué le suspens…) fait tâche après un retour vraiment en force, King Of The Grey Islands et surtout Death Magic Doom étant à classer parmi les meilleures créations de la formation. L’impression de parfaite harmonie avec Robert Lowe – uniquement sur disque encore une fois, le leader de Solitude Aeternus ayant été récemment remercié au profit de l’habituel pneu de secours Mats Levén – n’empêche en effet pas Psalms For The Dead d’être en roue libre, Leif Edling n’arrivant pas à redresser la barre après un dernier Krux dispensable.

Déception, donc – mais qui sait être efficace et délicieusement kitsch ! Un album moyen de Candlemass reste un bon album de doom, avec son lot de tubes et riffs grands comme la vie, vocalises époustouflantes de craignitude et productions transformant chaque accord en quenelle. « Roue libre » veut aussi dire « sans retenue » et les barrières sont lâchées de nombreuses fois : si « Prophet » introduit l’essai à la manière d’« Emperor Of The Void » et « If I Ever Die » avec des guitares se sentant tellement chez elles qu’elles décident de ne pas toquer avant d’entrer (matte mon gros tapping à mi-parcours), c’est lors de « The Sound Of Dying Demons » et son refrain aussi démodé qu’entêtant ainsi que la furieuse « Dancing In The Temple (Of The Mad Queen Bee) » que se retrouve le Candlemass tout en vénération pour le démoniaque clichesque/iconique. La première partie de Psalms For The Dead est savoureuse comme attendue, bourrée de moments épiques transformant n’importe quel petit gros à calvitie avancée en dieu de la guerre, Robert Lowe arrivant encore à accaparer malgré le poids des années (ce foutu refrain de « The Sound Of Dying Demons » !).

Il est d’autant plus dommage que l’ensemble s’avère trop inconstant pour tenir sur la longueur ! Avec le recul, et pour peu qu’on accepte l’anachronisme, le prédécesseur de Death Magic Doom ressemblait parfois à des chutes studio de ce dernier : Psalms For The Dead, lui, parait être des restes de King Of The Grey Islands où l’ambiance d’horreur en carton-pâte d’habitude balancée avec assurance et sincérité peut devenir malhabile et empruntée. Certes, les claviers omniprésents montrent une volonté d’évoluer tout en restant foncièrement le Candlemass pompier et butor tant apprécié mais c’est au niveau des dits-riffs avançant sans subtilité que le bât blesse à la manière d’un « The Lights Of Thebe » filant sans éblouir là où il se devait de relancer l’intérêt après le morceau-fleuve « Waterwitch ». Pour la première fois depuis longtemps, le quintette agace lors d’un « Black As Time » au discours introductif amusant la première rencontre, agaçant le reste du temps, avec une palme du pilotage automatique accordée au morceau-titre dont les arpèges et refrain paraissent avoir été entendus mille fois. Dans ces titres ondulants niveau qualité et filant trop droit sur le plan de la variété (les structures simples n’étant plus rattrapées par ce qu’elles supportent), seul Robert Lowe parvient à surnager tout du long, sa voix caractéristique n’ayant rien perdu de sa capacité à transformer n’importe quelle ligne convenue en hymne doom.

Les ironiques pourront dire que Candlemass a le mérite de nous faire moins regretter son départ avec Psalms For The Dead et ses airs de dernier psaume chanté decrescendo. Malgré une production toujours béton et quelques compositions à la hauteur de celles présentes sur ses deux ainés directs, l'ultime jet des Suédois est à l’image de leur carrière où le (très) bon a côtoyé le mauvais sans jamais se départir de ce qui fait l’essentiel de l’amour qu’on leur porte, eux à qui le jeu de mot « ridiculte » est assez exact et de mauvais goût pour leur rendre hommage. A plus tard les vieillards, quelque chose me dit qu’on n’a pas fini d’entendre parler de vous !

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Candlemass
Epic Doom Metal
2012 - Napalm Records
notes
Chroniqueur : 6.5/10
Lecteurs : (4)  6.38/10
Webzines : (42)  7.82/10

plus d'infos sur
Candlemass
Candlemass
Epic Doom Metal - 1985 - Suède
  

écoutez
tracklist
01.   Prophet
02.   The Sound Of Dying Demons
03.   Dancing In The Temple (Of The Mad Queen Bee)
04.   Waterwitch
05.   The Lights Of Thebe
06.   Psalms For The Dead
07.   The Killing Of The Sun
08.   Siren Song
09.   Black As Time

Durée : 50 mns

line up
parution
8 Juin 2012

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