Bilan 2012 / Voay

Véritable montée en puissance pour ENSLAVED depuis Ruun! Une nouvelle dimension a été atteinte avec ce RIITIIR surpuissant en termes d'atmosphère et d'inspiration. Un album léché, riche, tout en finesse, aux riffs à la fois acérés et émouvants, une voix claire parfaitement dosée sur laquelle se reposent les éternelles harangues vikings de Grutle Kjellson, bref, l'album de l'année 2012 pour moi!

Alors qu'il m'avait fait forte impression à sa sortie, cette nouvelle offrande pleine de foi pour les Polonais dépasse Groza de la tête et des épaules. With Hearts Toward None est grandiose, éreintant, assommant de grandeur et de violence. MGLA signe ici une des sorties de 2012, par ailleurs bien meilleure que l'année précédente en terme de sorties de ce genre et de ce calibre.

Si il y avait un groupe que je n'attendais pas à cette place, c'est bien FLAME OF WAR! Finalement, le recul relatif place Long Live Death! au panthéon des albums qui auront marqué 2012! Une patte reconnaissable avec ces riffs lancinants toujours bien marquants chez les Polonais, saupoudrés d'une couche de rage non négligeable, sublimant totalement les envolées épiques présentes ici. Un grand disque, dont on ne parle malheureusement pas assez...

LUTOMYSL revient déverser son surplus d'émotions dans un nouvel opus qui a tardé à sortir mais qui nous est finalement parvenu le 12 décembre 2012, date symbolique qui annonçait pour moi l'apocalypse avant l'heure. Si celui-ci n'a finalement pas eu lieu comme je l'attendais, je ne boude pas mon plaisir et savoure ce Overcoming Babel qui à défaut d'être parfait n'en est pas moins captivant.

Le retour de REVENGE avec perte et fracas, comme un rouleau compresseur qui n'oublie pas de rappeler qu'il fait partie des meilleurs groupes du genre actuels. On l'a attendu avec une certaine impatience et il est à la hauteur de l'attente : voix totalement possédée, ultra violence de riffs lourds et ralentissements écrasants... réservés aux adeptes, qui ne doivent surtout pas passer à côté.

Voilà ce que j'appelle une sacrée découverte! Un Black Metal totalement monolithique et possédé par l'âme des plus grands, lorgnant du côté de la Russie des années 1990 pour proposer une atmosphère somptueusement glaciale et inspirée. Beaucoup trop court mais la qualité prime plus que jamais sur la quantité avec ce dernier album des Américains de LASCOWIEC que je vais désormais suivre avec le plus grand intérêt.

S'il y a bien un groupe que je n'attendais pas à ce niveau, c'est bien DUX. Après une première démo très réussie, les voilà qui reviennent avec un Vintras réussi. Sans être une découverte, c'est plutôt une surprise de voir ces Français proposer un Black Metal aussi régressif qu'inspiré. Espérons que l'astre qui les guide ne meure pas sur les prochaines sorties!

Louable premier effort pour les Gersois de PENDULUM. Un Black Metal charbonneux, malsain, écrit et joué d'une main de maître. Il manque peut-être quelques éléments à ce disque pour en faire un classique indéboulonnable mais la réussite est bien là et le recul n'affecte en rien Les Fragments du Chaos qui sait, sur la pointe des pieds, trouver sa place au milieu des nombreux disques de Black Metal sortis durant cette fructueuse année 2012.

Alors que je l'attendais excité comme une pucelle la veille de sa défroque, cet album m'a pris en traître. Attaché à certains de ses riffs aux premières écoutes, Eternal Turn of The Wheel se perce rapidement comme un ballon de baudruche, exposant ses limites au grand jour et la lassitude n'en a été que plus grande et plus frustrante, DRUDKH ne réussissant guère à rehausser la neutralité qui reste collée au front de cette offrande finalement très décevante.

Le nouveau Burzum fidèle à lui-même... destiné à combler les cases de mes déceptions de l'année sur Thrashocore. Une fois encore, c'est plat, c'est vide comme le cerveau de Forest Gump. Rien qui ne rappelle la grandeur d'antan de ce combo qui repousse, doté malgré lui d'une régularité exemplaire, les limites de la fadeur.

Il aurait pu finir dans les surprises ce petit disque-là, mais il n'en est rien... générique comme c'est pas permis, sans âme, sans aucune folie qui fait décoller l'ambiance du disque à un seul moment. De rares passages se distinguent de ce gloubiboulga de Black Metal mais CHAOS DEI n'est parvenu à aucun moment à me convaincre avec son mauvais départ Arising From Chaos. Qu'il retourne alimenter ce dernier!