Bilan 2021 / Voay

Le maître s'est réveillé! Le quintet de New York a pris le temps nécessaire pour soigner un retour tracté par une avalanche d'agressivité et de technique et marqué par le sceau de la créativité retrouvée. En remettant l'église du metal progressif au centre du village, ce groupe légendaire livre sa meilleure prêche depuis bien longtemps.

Une tornade venue du Liban qui emporte tout sur son passage. Cet habile mélange entre tradition et modernité capte l'attention dès les premières minutes d'un album concept réussi qui survivra, grâce à sa variété et ses motifs accrocheurs au possible, aux multiples écoutes que vous vous risquerez à lui infliger. Il ne faudrait pas passer à côté de ce pourrait bien être l'album de l'année en matière de metal progressif.

Troisième exercice plus qu'attendu pour ces vieux briscards du metal progressif à qui les confinements successifs ont donné l'envie et la possibilité de se retrouver après deux décennies de silence. Dotée d'une production limpide qui met en valeur les attributs techniques du quatuor, cette généreuse sortie saura évoquer aux nostalgiques la magie des débuts.

Une belle offrande qui vient sanctionner la prometteuse carrière des Danois dans un registre moderne qui ne tolère aucune frontière à la créativité. Tantôt djent, tantôt hip-hop, tantôt pop, ce troisième full-length ne prend pas de gant pour sortir des sentiers battus avec talent.

Un vent de fraîcheur souffle sur le metal progressif, avec ce quatuor suédois qui réussit le braquage parfait et s'impose dans la cour des grands, avec un album concept marquant sur les ravages de l'enfermement. Un mélange puissant entre mélodie et mélancolie qui propose un "épique" de qualité supérieure.

Une troisième offrande réussie pour les Finlandais de Simulacrum qui nous gratifient d'un opus classique mais efficace, voguant habilement dans le territoire du djent par moments. D'une très haute qualité technique, Genesis saura donner du grain à moudre aux amateurs du genre.

C'était la fête de trop. Certes, il y a des moments qui tutoient les étoiles sur ce nouvel album. Mais la formule "popisante" expérimentée depuis plusieurs albums, resucée ici sur plusieurs morceaux trop mielleux vient trop rapidement faire retomber le soufflet. Un album bien trop inégal pour un combo de cette trempe.

La montagne a accouché d'une souris. Ce projet très prometteur au line-up clinquant aboutit sur un album sans grand intérêt autre que les lignes de basse dévastatrices du sieur DiGiorgio. Alors oui, l'opus est sombre comme la suie, mais cabotine avec ses gimmicks maniérés au possible qui pourront lasser et laisser bon nombre d'auditeurs au bord de la route face à ces hymnes sans grand génie.

Que faire de ce nouveau millésime ? L'oeuvre demeure globalement satisfaisante, mais n'a ni le génie progressif de son aînée, ni l'agressivité jouissive de ses ancêtres. Elle n'avait pourtant pas ménagé ses efforts pour tenter de retrouver l'un et l'autre...