Bilan 2010 / #SUPERDMER

INQUISITION confirme son statut de groupe culte avec ce 5ième opus excellent comme à son habitude. Voilà un groupe qui ne surprend personne en restant grand... comme à chaque album, le duo met tout le monde d'accord en ne changeant rien à sa recette occulte mais en ajoutant des éléments nouveaux à sa musique uniquement pour la bonifier... Une fantastique cuvée 2010 qui réalise le coup de force en se hissant une fois de plus à la hauteur des précédents albums de ce combo qui ne peut que créer le consensus dans cette faste année de Black Metal!

Après un premier album prometteur qui dévoilait toute l'ambition d'un groupe qui changeait de nom et par la même de musique, ACHERONTAS revient frapper un grand coup en 2010 avec un album très réussi. Sur cet album le groupe se targue d'une aura hypnotisante permanente, résultat d'un énorme travail de ses riffs ainsi que d'un concept très fouillé. Jamais on ne s'ennuie à l'écoute de cette oeuvre ritualiste, possédée et transcendante. Quelques innovations, des musiciens parfaits, et le tour est joué, ACHERONTAS a accouché d'un grand acte dédié bien évidemment au Malin, incroyable inspirateur de l'ineffable dévotion de ces grecs inspirés.

Dans la continuité d'un précédent album prometteur, BLOOD OF KINGU propose en 2010 une musique hantée par les marques de son aîné HATE FOREST. On retrouve avec plaisir la voix de Saenko posée sur des compositions violentes qui se font plus ritualistes et plus "tribales" encore que sur son précédent groupe. C'est parce-que cette froideur inhumaine si caractéristique parcourt à nouveau l'échine que cet opus marque l'esprit... mais aussi parce-que BLOOD OF KINGU sait s'extraire de ses démons, et ainsi proposer une musique plus occulte et surtout plus personnelle. Alors que le DRUDKH est en demi-teinte, ce BLOOD OF KINGU marquera les afficionados de cette patte ukrainienne aisément reconnaissable.

"Warmaster Returns"! Cette injonction dévastatrice pourrait à elle seule résumer l'opus. 5 ans après, le loup-garou finnois est de retour avec un des meilleurs albums de sa discographie. Son crû, riffs incisifs et nostalgiques, mélodies poignantes... la mayonnaise prend parfaitement une fois encore et ce dernier SATANIC WARMASTER montre bien qu'11 ans après sa création, le groupe n'est pas près de lâcher le trône de la tendance True Black Metal.

Un album qui accroche la 5ième place de mon top 5 de l'année 2010. Malgré quelques longueurs et quelques imperfections notoires, SARGEIST livre dans sa cuvée 2010 des riffs pour la plupart inspirés et toujours sublimés par ce feeling finnois unique, qui fonctionne à merveille sur quelques perles pour un album qui, dans l'ensemble, ne faiblit jamais réellement en intensité, à l'image des énorme "Empire Of Suffering" ou "Sanguine Rituals" ou encore "Discovering The Enshrouded Eye". On peut aussi ajouter une production limpide pour couronner le tout, et ainsi affirmer que SARGEIST signe avec classe son retour.

SIGILLUM DIABOLICUM expose son talent à la face de la scène Raw Black Metal avec un opus réussi. La voix arrachée, déjantée, et donc s'extirpant des poncifs de cette frange de l'Art Noir, se marie bien avec des riffs poignants et sincères. Une vraie surprise, puisque ce groupe assez obscur dévoile un fort potentiel avec ce premier album très prometteur. Un album bien français, un groupe qui utilise fort bien ce patrimoine avec des paroles excellentes et un feeling jouissif. A confirmer!

Une bonne grosse daube comme on en trouve à la pelle dans le Black Metal. Clinique, et par la même emmerdant au possible, sans esprit, sans foi aucune, fade comme un foie gras acheté au rabais chez un épicier juif, cet album est tout simplement mauvais. Rien à sauver dans les riffs consanguins, répétitifs et indigestes de ces pauvres bougres plus efficaces pour le merchandising que pour la musique en elle-même. Un frisbee beaucoup trop cher, en somme.

Par la barbe de Satan, que cet album est mauvais! Des riffs éculés, une dévotion oubliée, bref, une misère de l'inspiration règne dans cet opus, contraignant même les suédois à faire la manche pour aller taxer des riffs à droite à gauche. On ne peut pourtant pas jeter la pierre à WATAIN, auteur jusque là d'oeuvres à la qualité difficilement niable... c'est bien l'indigence de ce nouvel opus qui fait tomber de haut l'auditeur et qui enfonce le groupe dans un abîme qu'il aura du mal à remonter. Ce n'est pas Satan qui est le maître sur cet opus, c'est l'Ennui.

Un retour partiellement planté pour le Comte Grishnackh qui n'est plus que l'ombre de lui-même en cette année 2010. Au milieu des bonnes sorties de cette faste année, cet album fait bien pâle figure et bénéficie de trop du nom qu'il a d'inscrit sur sa jaquette . Certes, l'oeuvre comporte de bons passages, mais le niveau d'exigences était trop haut pour un album finalement médiocre : trop de remplissage facile, une voix bien fade par rapport à l' "original", des morceaux alternant le convaincant et l'emmerdant... un album trop répétitif qui sent le besoin d'argent de la part d'un homme qui n'a quand même pas perdu tout son talent... et c'est bien pour ça que la déception est grande.

Un album qui avait la vélléité de renouveler le répertoire de DRUDKH en cet année 2010... mais il ne fait que proposer une soupe assez effrayante pour du DRUDKH, teintée de mélodies faciles. En demi-teinte pour moi : la voix de Saenko et les quelques passages aguicheurs sont là pour sauver à peu près une barraque ukrainienne à la dérive, et le bilan est sans appel : cet album manque profondément de couilles. Espérons une oeuvre plus puissante pour le prochain DRUDKH.