Suffocation ayant toujours eu une réputation de machine implacable sur scène, il était étonnant de voir que le groupe n'ait toujours pas d'album live dans sa discographie de rêve. Cette erreur est désormais réparée avec ce
The Close Of A Chapter - Live 2005 enregistré l'année dernière à Québec et récemment sorti de façon indépendante par les New-Yorkais sur leur site internet.
Le fait que ce live ne sorte pas sur Relapse m'a d'abord laissé perplexe quant à la qualité de l'enregistrement. Finalement il n'en est rien,
The Close Of A Chapter sonne divinement bien. Produit par Joe Cincotta (
Souls To Deny) et masterisé au Full Force studio, l'album est l'archétype parfait de ce que devrait être tout live: un son assez cru qui permet de s'immerger dans l'ambiance du concert pour ne pas sonner comme un album studio mais qui est également suffisamment audible pour ne pas donner l'impression de n'être qu'un énième bootleg. On doit pouvoir entendre le public entre chaque morceau et ne pas sentir que la performance des musiciens a été faussée par tout un tas d'overdubs. Et toutes ces qualités se retrouvent dans ce live!
Un travail aussi impeccable sur le son est déjà un grand pas vers un album live réussi. Encore faut-il que le groupe soit à la hauteur et fasse passer à la foule et à l'auditeur une rage communicative. Mais dois-je vous rappeller qu'il s'agit de Suffocation, soit le plus grand groupe de brutal death qui ait jamais mis le pied sur cette foutue planète?! Je peux vous dire que Suffo envoie sauvagement le boulet et on a qu'une envie, c'est de piter comme si on était nous même à Québec ce soir là! La performance du quintette est absolument parfaite, aucun gros pain ne vient entâcher la prestation (ou devrais-je dire la démonstration!?), l'intensité et la complexité des morceaux est retranscrite à merveille. Mieux que ça, leur brutalité est décuplée, c'est une boucherie ultime à laquelle on assiste et là, on en arrive à hair ces chanceux de Québécois!
Les titres défilent, le groupe maîtrise son sujet, une vraie machine, mais pas une machine sans âme, on sent toujours la passion et la hargne chez ces vétérans. Frank Mullen sait tenir un public, il annonce par une ou deux phrases chaque titre, lance un concours de pits sur "Liege Of Inveracity" ou remercie chaleureusement la foule. Et l'entendre s'époumoner avec une telle ferveur et une telle puissance encore à son âge (le bonhomme doit approcher la quarantaine) est une vraie leçon pour tous les apprentis. Derrière son kit, Mike Smith déroule, blaste à une vitesse parfois sidérante (comme sur album, je ne me remets toujours pas de l'après-break mélodique de "Tomes Of Acrimony"!) et groove quand il faut. Et pour les titres qu'il n'a pas enregistré, c'est à dire ceux de
Pierced From Within et
Despise The Sun, il se les accapare comme s'ils avaient toujours été à lui. Terrance Hobbs et Guy Marchais font eux aussi un sans faute, les soli sont fidèles aux originaux notamment, même si j'ai toujours un petit pincement au coeur en pensant à Doug Cerrito. Pareil pour Chris Richards mais il faut avouer que Derek Boyer est tout sauf un manchot! D'ailleurs sa basse s'impose dans le mix comme sur les vieux albums de Suffo!
La seule critique possible et que chacun fera dans son coin selon ses préférences, c'est bien sûr la setlist. Evidemment on en est jamais pleinement satisfait. Je dirais qu'il n'y a pas assez de titres de
Breeding The Spawn (à part le titre éponyme, le groupe n'en joue de toute façon que très rarement) ou de
Pierced From Within. Seulement "Thrones Of Blood" et
"Pierced From Within", je n'aurais pas été contre un "Suspended In Tribulation" ou un "Torn Into Enthrallment". L'album le plus représenté est logiquement
Souls To Deny avec 4 titres. Leur choix est contestable, un
"Souls To Deny" à la place de "Surgery Of Impalement" et un "Demise Of The Clone" au lieu de "Subconsciously Enslaved" n'aurait pas été de refus. Par contre très bonne idée que d'avoir inclus "Tomes Of Acrimony", sans doute le meilleur titre du dernier album et l'un des tout meilleurs du répertoire des Américains. Le reste de la setlist est constitué de 2 titres de
Despised The Sun ("Despised The Sun" et "Funeral Inception" en rappel avec sa célébre intro!), 3 de
Effigy Of The Forgotten (le titre éponyme, "Infecting The Cypts" et "Liege Of Inveracity") ainsi que le vieux "Catatonia" extrait de l'EP
Human Waste. Du gros gros calibre quand même qui survole toute la discographie. De toute façon, je ne me souviens pas que Suffocation ait pondu de mauvais morceaux alors pour contenter tout le monde, il aurait fallu au moins 30 titres!
N'y allons pas par quatre chemins,
The Close Of A Chapter fait déjà partie des meilleurs albums live de brutal death, à mettre aux côtés des perles
Live Cannibalism et
When Satan Lives, voire un peu plus haut. Plus d'une heure d'un Suffocation en pleine forme, celà devrait combler sans peine tous les fans et pourquoi pas faire découvrir aux retardataires l'un des groupes les plus importants de l'histoire du métal extrême! Un apéritif de luxe en attendant l'éponyme prévu à la fin du mois...
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