Bilan 2012 / Dead

Un album que je n'attendais pas de la part des Finlandais et qui m'a scotché par sa sensibilité et sa puissance. Jamais le doom/death atmosphérique du groupe n'avait atteint un tel niveau. Absolument magnifique.

Après un retour remarqué avec "We're Here Because We're Here", on attendait Anathema au tournant. Malgré une actualité chargée, les Anglais reviennent avec un neuvième album somptueux, encore plus mature et gracieux où règne un certain détachement dans les compositions qui contraste avec l'intimité mielleuse de son grand frère.

Le successeur de "obZen" se sera fait attendre. Meshuggah a pris le temps de repenser son style et retourne à une musique moins synthétique, plus lourde, plus sale, plus malsaine, d'une complexité toujours aussi inhumaine. La preuve qu'un coup de pied au cul peut donner mal à la tête.

"The Butcher's Ballroom" était tellement original qu'il semblait impossible pour nos Suédois d'aller plus loin. Et pourtant, ils nous prouvent le contraire à chaque sortie et ce troisième album ne fera pas entorse à la règle : du swing metal d'un groove incroyable qui fait mouche dès les premières notes de l'imparable "Voodoo Mon Amour". Encore un chef-d'oeuvre.

Toujours aussi délurés, les bébés volés se tournent vers un style plus sombre et plus crade, un joyeux carnaval des horreurs qui se réécoute sans modération.

Bâti sur les cendres de Slumber, AtomA est un projet ambitieux dont ce premier essai n'est pas exempt de défauts. Malgré tout, si je ne devais garder qu'un album cette année, ce serait celui-ci. Les suédois nous proposent un voyage intergalactique dans un univers aux frontières infinies, une oeuvre qui marque l'esprit au fer rouge par sa complexité et sa musicalité, d'une puissance et d'une originalité rare. Je frémis d'avance d'entendre la suite.

Après le désespérant "In Your Room", je m'étais juré de laisser tomber Anneke, n'espérant plus rien de la talentueuse diva de The Gathering. Mais comment résister à un tel sourire... Alors j'ai écouté ce premier album sous son nom d'artiste, et j'ai adoré. La demoiselle a arrêté la pop à 2 balles et se relance dans un rock alternatif inspiré par Garbage et Muse, à la fois puissant, lumineux et terriblement addictif. Désolé d'avoir douté Anneke.

Sorti de nulle part, il n'aura fallu qu'un album à ce groupe australien pour se tailler une solide réputation. Découvert par le défricheur Code666, "Portal of I" est un mélange étonnant de death mélodique et de metal progressif, avec une légère touche gothique, un style hybride et complexe aux multiples facettes qui ne souffre d'aucun défaut, interprété par des techniciens hors pairs.

Découvert sur le tard, "A View From The End Of The World" m'avait laissé un sentiment d'inachevé de part sa qualité inégale. Cette cuvée 2012 synthétise le savoir-faire des suédois et laisse les maladresses de côté pour nous proposer un album compact et efficace, à défaut d'être original. Certes, on reste un cran en dessous d'un "Redeemer" ou même d'un "Overworld", mais ça envoie bien comme il faut.

Troisième album pour les finlandais de The Chant et leur rock atmosphérique à la sauce Anathema. Pas très original certes mais tellement bien foutu qu'on prend plaisir à y revenir. Lifeforce a eu du flair.

Ce cinquième album faisait partie de mes grandes attentes pour 2012. Changement de cap pour le combo norvégien, leur metal quitte la folie psychiatrique pour un style plus burlesque, tout aussi barré, une nécessité pour Ram-Zet après 4 productions sur le même thème. Malheureusement, le groupe n'a pas osé se lâcher pleinement et trébuche par manque d'audace : outre quelques fautes de goût, c'est surtout les réminiscences des vieilles habitudes qui freinent cet album. Espérons juste qu'il ne s'agisse que d'une simple transition.

Pari osé que ce double album séparant le côté obscur et le côté lumineux de la musique des Portugais. Malheureusement, le résultat n'est pas à la hauteur du défi, avec une première partie correcte qui marche dans les pas d'un "Night Eternal" et une seconde partie décevante dans un style gothique ultra kitch. Dommage.

Ni bon, ni mauvais, ce nouvel album de Cradle Of Filth n'inspire pas grand chose. Des mélodies impersonnelles, des ambiances vues et revues, des compositions sans âme, il manque ici le charme qui faisait de "Darkly, Darkly, Venus Aversa" un belle réussite. Seule l'énergie qui s'en degage sauve "The Manticore..." du naufrage.

En 4 ans, je pensais que les Américains auraient relevé le niveau d'un "Lost to the Living" peu passionnant et trop convenu... Ce quatrième album n'est malheureusement pas à la hauteur de mes espoirs, préférant les atmosphères sombres et renfermées aux hymnes doom/death d'antant. Un peu trop hermétique du coup.

Un album de Katatonia dans cette catégorie ? Voilà qui est bien triste. Le constat est amer mais sans appel : les suédois en roues libres nous délivrent ici une production ultra convenue sans une once de passion, contrastant avec les 20 précédentes années de recherche musicale. Les rois de l'impasse ? Je n'espère pas.

Manson se cherche, se cherche mais ne se trouve toujours pas. Trop d'inégalités, trop de longueurs, aucune innovation, la machine groove à sec et relève à peine le niveau d'un poussif précédent album. Aller Brian, tu vaux mieux que ça.

Avec les deux singles "Meltdown" et "Heroes for Ghosts", je m'attendais au retour du grand The Gathering. Au lieu de ça, les Hollandais nous lâchent un successeur à "The West Pole" à peine meilleur, comportant encore de nombreuses longueurs. Prometteur mais malheureusement une fois de plus insuffisant.