Bilan 2012 / Keyser

Ce nouvel album des vétérans teutons représente tout ce que Desaster sait faire: du thrash old-school qui bute, du black/thrash qui bute et de l'épique qui bute. Bref, au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, ça bute!

Spawn Of Possession a mis 6 ans pour sortir ce Incurso. Bien lui en a pris, il s'agit là du meilleur album des Suédois et sans doute une des meilleures réalisations de brutal death technique. La richesse des compositions laisse sans voix, tout comme la maîtrise dégagée par des musiciens au sommet de leur art. Le tout sans sacrifier la brutalité puisque le groupe n'a jamais sonné aussi ravageur. Un must!

Trop proche de l'album From Hell? Oui, mais c'est l'unique reproche qu'on pourra faire à un EP en tout point remarquable. Rarement ai-je entendu balance si parfaite entre brutalité, ambiance ténébreuse et mélodie virevoltante. Beyond Mortal Dreams ne fait pas beaucoup parler de lui et pourtant, ce n'est ni plus ni moins que le meilleur groupe de brutal death de l'hémisphère sud!

Ce n'est pas parce qu'on n'a rien inventé qu'on n'est pas talenteux pour autant. Et qui mieux que les Grecs de Resurgency pour nous le prouver, eux qui sortent là un des tout meilleurs album de death metal old-school de 2012, entre Sinister, Supreme Pain, Incantation et Vader. Moi je dis, vive la crise!

Les papys du heavy font de la résistance! Après un Blood Of The Nations très appréciable malgré sa longueur, les Allemands nous sortent un Stalingrad inspiré comme à leurs plus belles heures. La retraite? Non merci!

State Of Insurgency nous l'avait fait remarquer, Hexen n'est pas un groupe de thrash old-school comme les autres. Les Américains nous prouvent définitivement leur supériorité avec ce Being And Nothingness qui approfondit davantage le côté mélodique et progressif de la formation. Le résultat est difficile à digérer mais une fois toutes les composantes bien assimilées, c'est un pur régal, notamment au niveau des solos, magistraux. Et on n'avait pas entendu dans le thrash instrumental aussi merveilleux que le morceau fleuve "Nocturne" depuis "Orion".

Si Plains Of Oblivion n'arrive pas à la hauteur du génial Zero Order Phase, il n'en demeure pas moins une nouvelle démonstration de la part d'un des guitaristes les plus talentueux de sa génération. Tantôt thrashy à mort, tantôt plus mainstream, Loomis ne s'impose aucune limite, se permettant même quelques coups de blasts (merci Dirk Verbeuren) et du chant sur certains morceaux. Indispensable pour les fans de shred et de Nevermore!

La vague revival continue de déferler sur la scène death metal mondiale et ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre! Si tout n'est pas doré, on a le droit à des tueries comme ce The Chills sur lequel Horrendous mélange Pestilence et Death avec quelques soupçons de suédoiseries pour un résultat qui ne souffre d'aucune contestation. Pas franchement étonnant après une démo aussi prometteuse que Sweet Blasphemies!

Chaos Inception avait permis de nous rappeler au bon souvenir de Fleshtized sur son premier full-length Collision With Oblivion en 2009. Sur The Abrogation, les Américains nous feraient presque oublier l'existence du meilleur clone de Morbid Angel de tous les temps avec un album dévastateur, ultra brutal, intense, chaotique et aussi sombre que les chiffres du chômage 2012.

Oublié le coup de mou sur Merciless Hammer Of Lucifer, Drawn And Quartered nous revient avec un album inspiré plus ténébreux et virulent que jamais, nous rappelant qu'il reste la meilleure alternative à Immolation et Incantation.

Jamais Sinister n'avait sonné aussi brutal que sur ce terrifiant The Carnage Ending, se rapprochant dangereusement de son petit frère Supreme Pain. Le death old-school revigoré des Néerlandais ne change pas la face du monde mais putain que ça fait du bien!

C'est le même groupe que sur Ascend To Chaos?! Hé bien on ne dirait pas tant Gorephilia se montre plus inspiré sur ce Embodiment Of Death brutal comme une partie de tirs aux enfants dans le Connecticut. C'est qu'en terme de death evil, les Finlandais feraient presque la nique à Dead Congregation maintenant!

Une version mélodique de Suffocation.Vous en aviez rêvé, Infinitum l'a fait! The Sixth Extinction n'atteint peut-être pas le niveau de l'ultime Behold Eradication mais des riffs de cette qualité, mélangeant le gras du brutal death US aux mélodies européennes, on n'en croise pas tous les jours. Encore une fois, merci l'Australie!

Si je n'ai jamais été trop fan de la bande à van Drunen, ses deux derniers albums me font changer d'avis. Deathhammer est un hommage sans concession au death metal, le vrai, le pur, avec tout de même quelques morceaux de doom et de punk dedans. Les morceaux punky sont ultra efficaces et ceux death/doom terrifiants.

En attendant le nouveau Enforcer l'année prochaine, ce 2ème album de Steelwing rempli de riffs efficaces, de solos endiablés et de lignes de chant catchy fera très bien l'affaire en matière de revival heavy suédois rendant un vibrant hommage à Iron Maiden.

Il y a du changement chez Beheaded. Plus qu'un nouveau chanteur, c'est l'évolution moins brutal death US vers un style plus mélodique, moderne et sombre qui marque. Et ça marche! À tel point que les Maltais tiennent là leur meilleur album grâce à tout un tas de riffs mémorables. Dans le top 3 des albums de brutal death 2012!

Ce 1er album de Temple est pour tous les déçus de l'évolution expérimentale de The Monolith Deathcult. Michiel Dekker, accompagné de l'artillerie lourde Eric de Windt, nous sort là une démonstration de brutal death intense, puissant et imposant qui ne rechigne pas non plus à poser une ambiance.

1er album pour ce groupe teuton pourtant formé en 1997 et grosse claque. Sepulchral Voice Records sait reconnaître le talent et du talent, Charon en a à revendre. Pour ceux qui aiment le death metal dense et evil et n'ont rien contre des influences thrash et black, je ne peux que conseiller cette petite tuerie. Ah l'Allemagne...

Il n'y a pas que la Suède niveau revival heavy, il y a aussi le Canada! La preuve avec les excellents Striker et leur heavy/speed aussi classique qu'efficace et que je découvre avec ce 2ème album plein de riffs efficaces, de lignes de chant catchy, de mélodies mémorables et de rythmiques entraînantes. Tout ce qu'il faut quoi!

Alors ça pour une surprise, c'est une surprise! Un post pour télécharger la toute 1ère démo d'un jeune groupe québécois complètement inconnu. Un clic, une écoute, une claque! Chthe'ilist, c'est l'enfant caché de Demilich et Timeghoul, soit du death cryptico-cosmico-occulte qui ensorcelle autant par son groove que par son étrangeté. Si les influences sont encore trop présentes, ça nous change des clones d'Entombed ou Incantation. Du death old-school rafraîchissant, c'est pas banal!

Vous aimez le death metal comme on le pratiquait en Floride dans les années 1990? Alors vous allez adorer ce 1er full-length de Valgrind, combo italien formé il y a 20 ans mais qui n'avait pas encore franchi le pas de l'album. Attention à l'avalanche de riffs béton, ça peut faire mal!

LA révélation brutal death de cette année en ce qui me concerne. Complètement décomplexés, les Anglais enchaînent les bonnes idées sur un disque surprenant de maîtrise pour un 1er full-length. Une telle qualité de riffs chez un groupe de brutal death moderne, c'est tellement rare! Il y a même des vraies bonnes mélodies! Incroyable!

Je n'écoute pas souvent de black metal mais là, je n'ai pas pu résister. Les vétérans de Denial Of God pratiquent en effet un black metal qui a tout pour me plaire: des mélodies magnifiques, des riffs hypnotiques et lancinants et une ambiance gothico-horrifique soignée. Ultra prenant malgré l'heure de jeu, ce 2ème full-length des Danois est une réussite totale.

Avec d'importants changements de line-up, je pensais que Hour Of Penance allait se reprendre après un Paradogma sans grand intérêt. Pas du tout, le groupe s'enfonce un peu dans son brutal death plastique et sans saveur, à peine sauvé de la nullité par quelques mélodies appréciables.

Endzeit Metropolis n'est pas du tout un mauvais album. De la part d'un nouveau groupe, j'aurais même applaudi des deux mains. Mais pour Ketzer, auteur en 2009 du meilleur album senteur Deströyer 666 que je connaisse, c'est trop peu pour éviter la déception...

Pour beaucoup une tuerie. Pour moi une déception. Avec ce Monolith Of Inhumanity, Cattle Decapitation marque le pas après deux albums excellents les ayant révélé au plus grand nombre. Trop moderne, riffs moins inspirés, ça coince! C'est qu'avec ses groupes fétiches, on est toujours plus exigeant! Heureusement, la 2ème moitié de l'album s'avère plus convaincante et Travis Ryan reste l'un des tout meilleurs chanteurs de metal extrême. Je reste donc confiant pour l'avenir malgré ce petit faux-pas.

In the End of Human Existence n'était pas l'album de la décennie mais en matière de Devourment worship, c'était le haut du panier. Jouissivement débile et bas du front! Ce nouvel album des Russes marque une petite rupture puisque le groupe essaye de varier le jeu davantage entre deux slam parts. Pas de bol, c'est ultra plat et complètement synthétique...

J'ai longtemps défendu Six Feet Under. Jusqu'à ce que moi aussi j'abandonne. Mais l'arrivée de nouveaux venus et des extraits aux relents de Morbid Angel plutôt plaisants m'ont poussé à retenter. Malheureusement, Undead ne fait illusion qu'un temps avant que la pauvreté musicale envoie l'opus aux oubliettes. Mais après tout, il fallait s'y attendre, les nouveaux membres venant de Chimaira, un groupe en pleine déconfiture depuis des années...

Je voyais en Hideous Divinity les remplaçants de Hour Of Penance, groupe qui me déçoit d'album en album. Mais si Obeisance Rising est effectivement un peu mieux que Sedition ça ne vole pas beaucoup plus haut en fait. Marre de ces albums de brutal death moderne surproduits sans rien derrière...

L'arnaque de l'année! Sortez un album commercial opportuniste (The Unspoken King) conspué par tout le monde puis revenez, si possible avec des membres originels, pour un album "normal" et il sera acclamé même s'il est médiocre. Et médiocre, cet opus éponyme l'est assurément! Encore empêtré dans le deathcore et malgré quelques éclairs de génie nous rappelant le glorieux passé du groupe, Cryptopsy signe ici définitivement son arrêt de mort. Si vous aimez le core dans votre death, dirigez-vous plutôt vers Controlled Elite de Dehumanized. Ça c'est du bon death!

Cette nouvelle offrande au Cornu est encore plus faisandée que Morbid Destitution Of Covenant qui paraît comme un excellent album à côté! Mais qu'arrive-t-il à Father Befouled, lui qui avait sorti l'une des meilleures tributes à Incantation qui soit avec Obscurus Nex Cultus?!

Blood Feast était un EP de brutal death/grind sans prétention mais complètement jouissif. Ce 1er album de Necrotorture qu'on attendait plus n'a lui pas grand chose à offrir si ce n'est 3-4 bons riffs. Les Italiens sont devenus un groupe de brutal death plastique tout ce qu'il y a de plus basique. Six ans pour ça...

Je ne m'attendais pas à être déçu par Firewind qui me semblait intouchable avec son guitariste virtuose Gus G. désormais chez Ozzy. Pourtant, ce Few Against Many est une vraie déception. Un album de power metal fade et si peu inspiré qu'il semble avoir été bâclé. J'espère que le groupe abandonnera ses nouvelles influences modernes et se reprendra dès sa prochaine sortie.

Une déception que je n'attendais vraiment pas vu le niveau de la démo et de l'EP. Mais le choix des Finlandais de lever le pied et de réduire la brutalité au profit d'un travail plus soigné sur l'ambiance ne me convient pas tout à fait. Alors oui c'est noir de chez noir mais j'aurais aimé davantage de blasts. Tant pis!

Nile vient s'ajouter à la longue liste des déceptions 2012. Il faut croire que désormais, les Américains sortent un bon album sur deux. Ce At The Gate Of Sethu, sans être mauvais surtout si on le compare aux autres sorties brutal death, n'apporte rien de neuf à la discographie de la bande à Sanders. Pire, il marque une régression. Gros manque de puissance, riffs banals pour un Nile qu'on sent en panne d'inspiration, production d'une faiblesse inhabituelle même si plus claire que d'habitude, voilà l'œuvre la plus anecdotique de la formation. Avant une nouvelle tuerie?