Bilan 2015 / Sagamore

Clairement l'album de l'année pour moi. Varié, mélancolique, très bien composé et interprété (Austin Lunn est un artiste aussi complet que talentueux), il se place clairement au dessus du reste des sorties de 2015. Mention spéciale à son inscription dans la scène "RABM", conchiée par le reste du Black Metal - plus que l'étiquette politique, le fait que ses plus fervents détracteurs n'arrivent pas à la cheville de Lunn me délecte.

Presque huit ans pour donner un successeur à "Redesekration", pari remporté haut la main. Disque attendu au tournant, les polonais font ce qu'ils savent faire de mieux : du violent, du sale, du brutal avec une bonne louche de blasphème gratuit. Mixé par M. (Mgla) qui participe vocalement au dernier titre, "Axiom" est plus organique que ses prédécesseurs. Album à retenir, très clairement.

Ma première véritable grosse baffe de 2015, synthèse parfaite de "True Traitor..." et de "Massive Conspiracy...", Wrest s'est ressaisi, contrôle ses émotions et les met au service d'un disque qui écrase la plupart des prétendants au trône. Varié, efficace, suintant le malaise et le vice par tous ses pores, "Scar Sighted" est un univers à part entière, magnifiquement servi par un artwork et des enluminures magnifiques. Gros, gros coup de coeur, l'album tire clairement la bourre à celui de Panopticon.

Quelle baffe ! Loin du côté suffocant du précédent, tout cet album tend vers la beauté, la lumière. Des compositions complexes servies par un niveau technique assez ahurissant, des parties qui font tendre les mains vers le ciel et se crisper le visage, "De Praestigiis Angelorum" est une réussite sur absolument tous les plans. Un disque essentiel, rafraîchissant, qui jette un pavé dans la mare et envoie se rhabiller toute concurrence. Pas mieux.

Très bon disque de Mgla (qui en aurait douté) mais qui reste malgré tout une semie-déception pour moi (voir plus bas). Ma chro est bonne, car objectivement, cet album est très bien fait et exécuté. Mais il lui manque cette étincelle, présente sur son grand frère, qui me fait adhérer corps et âme à la chose. Dommage.

Excellent opus pour un groupe que j'avais complètement lâché après "Lightslaying Ritual" et leur live à Clermont-Ferrand. Le son est aux petits oignons, le batteur proprement monumental, "Mysterium" jouit d'une aura spectaculaire, un venin noir qui prend aux tripes et ne lâche plus. Les solis sont délicieux, la voix d'outre-tombe, et les compositions très bien construites (rââââh, ces mid-tempos ravageurs...), tous font de ce "Mysterium" une des grandes sorties de cette année. Je pense sérieusement à me pencher sur leur précédent opus que j'avais laissé de côté.

C'est d'autant plus étonnant que je n'apprécie pas vraiment le Doom en temps normal. Ni le chant clair. Mais force est de constater que cet album est ultime.

Revenge fait du Revenge. La signature chez SoM les a rendus plus énervés que jamais, il faut croire. Un lynchage en règle avec un son de batterie aux petits oignons, bien gras et velu. J'adhère sans aucune réserve à ce petit plaisir coupable.

C'est propre, c'est carré, entre le désespoir et le torrent, c'est très bien produit et exécuté. Certains morceaux mettent réellement à genoux. Très belle découverte de cette année pour moi.

Religieux et très prenant. Des disques comme je les aime. J'espère que ce n'est pas que le temps d'un seul album et que l'on aura droit à un essai transformé !

Inattendue, mais quelle merveille ! Officiant dans la veine dépressive qui a le mérite de ne pas étaler le même accord sur dix minutes, "Moonlover" possède un son clair, très puissant, une BaR qui ne sonne pas sous-échantillonnée (Dieu que ça fait du bien) et des vocaux déchirés. La beauté côtoie la tristesse dans un disque puissant, équilibré, dont l'impact n'a d'égal que la surprise qu'il aura suscité. Artwork superbe et énigmatique, qui vient ajouter à l'ensemble. Chapeau bas

Ces parisiens ont finalement prouvé qu'ils n'étaient pas qu'un clone réussi de Kickback.

J'aurais aimé un retour au "Peste Noire" qui reste l'une de mes sorties préférées du combo. Mais non, on est dans une beauferie crasse, une débilité toute nazie exhibée avec fierté sur des titres peu inspirés.

Ben oui, clairement, j'aurais aimé qu'ils nous sortent un disque de la trempe de "With Hearts Toward None". Force est de constater que cet "Exercises in Futility" peine à suivre le nombre d'écoutes et tourne en rond, même si le dernier titre est ultime.

Trop long, trop répétitif, pas assez prenant (même en y mettant du sien). Trop facile, presque. Dommage au vu de la tuerie qu'était "En To Pan Omegas".

Même son intervention vocale dans le dernier album de Brutal Begude était plus réussie (Et pourtant, il n'y prononce que quelques mots). C'est poussif, pas vraiment inspiré, et je ne retrouve à aucun moment la grandeur d'un "Dictator" ou le côté complètement inhumain d'un "Planet ZOG".