Bilan 2015 / Dysthymie

La déferlante venue d'Islande ! Personne ne l'avait vu venir et on se l'est prise de plein fouet, sans crier gare, en début d'année 2015. Ses effets ne se sont d'ailleurs pas atténués avec le temps. Mon album black metal de l'année 2015.

12 ans après la sortie du cultissime Onyx, Nocternity effectue son grand retour avec son nouvel album. Et Harps of the Ancient Temples aura laissé plus d'un fan sur le carreau par son aspect moins épique et plus rampant. Néanmoins la formation a su garder son essence ainsi que des sonorités bien old-school tissant une toile de fond hypnotique et fantasmagorique. Du tout bon me concernant !

La formation avait déjà frappé fort avec leur premier album - que je vous recommande chaudement ! - Suspended in the Brume of Eos, paru en 2011. 2015 était donc l'année de la confirmation mais aussi de la consécration pour Obsequiae avec un Aria of Vernal Tombs plus aventureux et absolument majestueux. La belle claque black metal mélodique/folk médiéval de l'année précédente !

Le trip album de 2015 !
Caressant, brumeux et kaléidoscopique.

Après un True Traitor, True Whore très personnel et acerbe, Leviathan fait son retour en 2015 avec un schéma de composition plus "classique" (comprendre : album dépassant l'heure de jeu et travail d'orfèvre effectué sur les ambiances). Non, Wrest n'est pas mort et il le démontre une nouvelle fois avec le très bon Scar Sighted, reprenant là où s'était arrêté Massive Conspiracy Against All Life - qui reste néanmoins, pour moi, un cran au-dessus de ce dernier-né.

LA grosse sensation de l'année 2015 !
Pour une première réalisation les Français de Corpo-Mente ont fait fort, vous offrant par la même une belle plongée dans un monde féérique. Je ne m'en lasse toujours pas malgré X écoutes.
Bô !

Urfaust poursuit sa route avec classe. Une belle mise en bouche ritualiste et funèbre avant la sortie prochaine de leur nouvel album. Incontournable !

Après un premier EP paru en 2012, j'attendais False de pied ferme tant ce dernier m'avait marquée. Délivrant un Black Metal Atmosphérique fortement influencé par des groupes comme Emperor, on sentait néanmoins ce "petit truc" en plus qui ne demandait qu'à éclore. Et c'est chose faite sur ce premier album. Les Américains ont mûri et leurs compositions ont gagné tant en profondeur qu'en personnalité grâce à un plus grand brassage d'influences. En résulte une musique davantage moderne, rugueuse et épique. Du tout bon !

A De Praestigiis Angelorum, je préfère sans sourciller l'EP De Praestigiis Daemonum. Mais malgré le côté plus lumineux et quelques passages un peu trop faciles, ce premier album de VI fait de l'ombre à toutes les autres sorties estampillées black orthodoxe de 2015. Le travail effectué sur les ambiances ainsi que les paroles est, en effet, toujours aussi impressionnant.

Un album à l'image de son artwork : coloré, complexe mais homogène.
A la fois entêtant et irréel (boucles rythmiques et ambiances), épique et lumineux (guitare lead jouissive, chant clair ou encore le morceau "Sideria" avec son intro limite "ballade") mais aussi caverneux (growl profond et passages plus old-school), Anareta me réconcilie avec la formation - ayant moins apprécié leur précédent long format Ecdysis.

Autant le précédent album Roads to the North ne m'avait clairement pas emballé, les touches folk étant insérées sans trop de finesse et le trouvant trop poussif (côté mélodique). Panopticon semble avoir rectifié le tir sur un Autumn Eternal très équilibré et prenant de bout en bout.

Moins primitif et acéré que les deux précédents albums, Passion Sodomy Terror n'en reste pas mois aussi crade, dépravé et déviant. Le malaise est encore plus palpable, reprenant là où Vexing Verses s'était arrêté. Le groupe accentue seulement quelques traits avec des ambiances toujours plus plombées et tourbillonnantes. Une très bonne cuvée 2015 !

Le funeral doom n'est pas forcément mon style de prédilection, d'où le nombre assez restreint de groupes écoutés cette année. Peu d'appelés et peu d'élus donc ! Mais peut-être ai-je fait de mauvais choix : Ahab = non, Skepticism = non, Shape of Despair = non,... passant à côté de perles.
Heureusement Tyranny était là pour sauver cette année 2015 avec un Aeons in Tectonic Interment aux ambiances tant horrifiques que glacées ainsi que des sonorités flirtant avec le Death.

C'est que le side project de la paire M/R (Ash Borer,...) commence à prendre du poids ! Du logo stylé à l'artwork grouillant, rien est à jeter ici. Musicalement aussi, le désormais trio emporte tout sur son passage avec des sonorités beaucoup plus sinistres, occultes, ténébreuses et brutales. Une bonne coulée de boue prise de plein fouet !

Dans la catégorie "album pas orignal pour un sou mais foutrement efficace", Mausoleum Tapestry se pose là. Du bon death thrashisant des familles ! Avec, qui plus est, des ambiances bien sombres comme il faut. Et, vous savez quoi ? Je n'en demande pas plus !

Du bon death metal noir, âpre et dégoulinant comme je les aime ! Ma sortie favorite de l'année 2015 dans ce style.
Numinas démontre une nouvelle fois qu'il peut tout faire et avec talent (cf. Krohm, notamment). En espérant que l'album qui doit paraître cette année soit aussi bon.

Certes, cette formation n'en est pas à son premier coup d'essai avec une demo parue en 2014 (Atavisme...), mais je ne l'ai découverte qu'en 2015 grâce à Ostara. Et les Français excellent sur ce second format court avec des mélodies épiques, donnant la chaire de poule, couplées à un jeu de batterie des plus véloces ainsi que des vocaux très arrachés emplis d'émotion. La sensation black metal de 2015.

LA GROSSE TEUF !
Et la grosse grosse teuf en live. Si jamais vous avez l'occasion de les voir, allez-y ! Vous ne le regretterez pas.

Les Écossais arrivent à allier agressivité et ambiances ritualistes tout en apposant leur propre marque sur leur premier EP Genesis. Un résultat aussi captivant que prometteur !

Vous allez peut-être dire qu'il est étonnant de voir un album ayant eu 7.5 dans ce classement. Néanmoins, passé le gros effet de surprise, je me délecte toujours à l'écoute du premier long-format de cette jeune formation singapourienne. On sent que les musiciens veulent se démarquer avec leur black metal teinté de doom - et qu'ils en ont sous le pied. J'attends la suite avec impatience !

Je redécouvre les Finlandais avec ce EP, n'ayant écouté d'eux que leur premier album Poisoned Void. Et le constat est vite fait : plus bourrin, plus dissonant, plus malsain, plus sombre, et j'en passe ! Des choix qui s'avèrent payant - de mon côté - avec, pour ne rien gâcher, un artwork aussi majestueux que glauque.

Découverte, surprise, album de l'année. Shrine of Insanabilis cristallise tout cela à la fois avec un premier album black metal orthodoxe entremêlant correction dans les règles et mélodies hypnotiques.
Les Allemands vous offrent une belle plongée dans le néant, ni plus ni moins.

J'avoue - bien honteusement - avoir découvert Goatsnake avec cet album. Donc vous pouvez imaginer la claque prise !
Les vocaux , l'atmosphère un peu feutrée et les touches bluesy sont les éléments qui m'ont le marquée et touchée ici.
Classieux !

J'ai senti le vent tourner au Fall Of Summer 2015. Quelques titres joués par le groupe avaient pas mal capté mon attention et se détachaient du lot. Titres qui justement sont tirés de leur dernier album Mysterium. Et, écouté sur le tard, ce dernier a effectivement fait mouche. Pourtant cela fait un bon moment que j'essaie de me plonger dans l'univers de Temple Of Baal, mais sans succès - en dépit de la qualité de composition, des paroles,... Il manquait toujours un petit quelque chose pour véritablement m'accrocher. Mais ce manque est désormais comblé avec ce dernier album qui m'a mis une sacrée rouste !

Sans parler de "TRVE ou pas TRVE mes couilles" (marche aussi avec "trend"), Sunbather avait clairement fait sensation lors de sa sortie. J'étais moi-même emballée par cette mixture savamment dosée, emplie d'émotions et également très soignée. C'était "frais" !
Par contre si le groupe flirtait pas mal avec le poussif sur le précédent album, il franchit clairement la ligne - et tombe dans la facilité - avec New Bermuda.
En bref et en imagé : Deafheaven s'est maquillé à la truelle et ce n'est pas très joli à voir.

En écoutant l'excellent premier titre "Radix Malorum", j'étais plutôt confiante quant à ce nouvel album des Norvégiens. Malheureusement mon enthousiasme s'est rapidement estompé. Pas de retour glorieux ici ! Instinctus Bestialis s'essouffle au fil des minutes et on s'ennuie ferme durant ces - pourtant - 32 petites minutes.

Horna semble vouloir sortir des clous et délivre un album plus accessible mais aussi beaucoup plus chiant. Les ambiances occultes sont moins présentes et tombent souvent à plat, la faute à un manque de cohérence ainsi qu'à des parties et morceaux low/mid tempo sonnant bien creux.
Après comme l'a dit Sakri, tout est question de ressenti et le côté punk de certaines compositions m'horripile ici. Sans compter l'exécrable "Sodan roihu"...
Ah ! Il est loin le temps de Sanojesi äärelle.

La paire M. Rekevics (Fell Voices, Vilkacis, Vorde ou encore récemment Yellow Eyes)/K. Morgan (Ash Borer, Predatory Light,...) faisait saliver, la signature sur Profound Lore aussi tout comme le bel artwork. Mais à l'écoute de leur premier album on est bien loin de la claque tant attendue. C'est joli mais sans âme, sans trop de reliefs et prise de risque notable.

La coquille vide de l'année !...

Les Allemands avaient fait carton plein, il y a deux ans, avec leur premier album Swallowed by the Ocean's Tide. Et s'ils nous en ont encore mis plein les yeux en 2015 avec un magnifique artwork, musicalement cela n'a malheureusement pas suivi. En effet, l'ensemble est beaucoup moins prenant et plus convenu.

Il est difficile de juger un album reposant sur les ambiances et jouant sur nos émotions. Difficile aussi de "sanctionner" un groupe qui prend des risques afin de s'extirper de la masse. Malheureusement je n'ai jamais réussi à rentrer dans le vortex de Saturnalia Temple, la faute notamment à une production trop synthétique.
En un seul mot : frustration.