Bilan 2022 / Sagamore

Album de l'année, tous styles confondus, et de loin. Mon top en est témoin, 2022, point de vue Grindcore, fut assez exceptionnel. Mais aucun disque ne m'a autant enthousiasmé que ce deuxième album de Shitgrinder. Tout ce que j'aime dans le genre : Affreux, sale, et méchant. J'ai du l'écouter un demi-milliard de fois depuis sa sortie, et toujours avec le même plaisir - en même temps, treize minutes, c'est facile...

Le groupe réussit à me séduire intégralement avec un Grindcore abâtardi d'influences diverses, douloureux, sensible, mais surtout hyper créatif, avec une production qui filerait la gaule à un eunuque. Compos bien troussées, violence savamment dosée, une vraie merveille.

Deuxième album, et deuxième classement au bilan pour mes nouveaux chouchous de Memphis. Ils affinent leur recette de Grindcore teinté de Death et de Noise sans jamais rogner sur l'efficacité redoutable qui les caractérise. Continuez comme ça, Messieurs, vous avez pris le créneau de Full of Hell, et ça me sied à merveille.

Bryan Fajardo, le nouveau Midas ? Tout ce qu'il touche se transforme en Or. Un grand et gros disque de Grindcore, hyper efficace de la première à la dernière seconde, sublimé par les riffs uniques d'Irving Lopez. Le Texas, quoi. Que ça bourre !

Les Bisontins s'enfoncent d'un cran supplémentaire dans la fange. Production opaque, blast-beats de l'enfer (quel batteur !), chant glaireux à souhait, Whoresnation confirme un peu plus son statut d'incontournable de la scène Grindcore hexagonale en surpassant, tant dans l'ambiance que dans l'intensité, le bien nommé "Mephitism", que je considérais comme assez intouchable.

Blut Aus Nord n'est jamais aussi bon que quand il met en musique des cauchemars. Psychédélique à sa manière, tentaculaire comme un Grand Ancien, Vindsval accouche d'un nouvel essentiel au sein d'une discographie définitivement sans (grosses) failles.

J'ai mis un peu de temps à réellement l'apprécier, mais nous y voilà. Finalement, pas étonnant vu le pedigree des membres qui composent PSI. A mi-chemin entre Regurgitate, Carcass (évidemment) et General Surgery, ce premier long-format régalera tous les amateurs de Death Metal tirant fortement tantôt sur le Grind, tantôt sur le Gore. J'espère qu'il y aura une suite !

On pourra nous opposer que "Hate Forest, c'est quand même toujours la même chose !" - Chose à laquelle on répondra un simple "Oui." Car c'est bien pour cette raison que nous aimons autant le groupe : chaque disque est un blizzard, et "Innermost" ne fait pas exception à la règle. Les trois premiers titres sont foudroyants.

Malgré une pochette que seule une mère pourrait aimer, ce dernier Massgrav m'a mis une très belle fessée. J'avais très peu écouté le groupe jusqu'alors, bien mal m'en a pris ! Excellent disque de rock'n'roll ultra burné, joué sans freins.

Une découverte qui aurait aussi bien pu être classée parmi les Albums de l'année, mais soyons justes. Ernia administre une grosse baffe pour son second disque, qui, je l'espère, passera moins inaperçu que le précédent. Grindcore technique qui ne sombre jamais dans la pignole, enfant bâtard de Cephalic Carnage et Discordance Axis (conçu en probable partie fine avec Antigama), "How to Deal with Life and Fail" montre qu'on peut toujours faire du neuf avec du vieux. Génial.

Pfouah, la branlée ! Merci aux collègues pour cette découverte. L'album bourre sans discontinuer, bourré de riffs ultimes cadencés par une batterie folle. Redoutable.

Passé relativement inaperçu jusqu'à la sortie de ce "Tyrannical Bloodlust", Gauntlet Ring commet un disque de Black Metal régressif, de très haute-volée. Un pied en Pologne, l'autre aux US, le duo reste rageur et convaincant, sans aucun temps faible tout au long de l'album. Excellent. Les sorties BM de ce genre sont rares, de nos jours.

Tiens, Watain a retrouvé sa paire de couilles ! C'est pas dommage... Après un "The Wild Hunt" ridicule et le "Trident Wolf Eclipse" tout juste bon, Erik et ses acolytes se sont enfin sortis les doigts pour nous sortir un disque de Black Metal aussi méchant que brûlant, comme ils savaient si bien le faire... La seconde moitié baisse peut-être un peu en intensité, mais globalement, quel pied !

Après un "Voices" plutôt très chiant, Wormrot revient avec un troisième album qui calme le jeu sur la fragilité pour augmenter l'intensité. L'album, s'il n'échappe pas à quelques errances (celles-là même qui m'avaient fait délaisser le précédent), compte parmi les titres les plus violents jamais composés par le groupe. Un retour en force qui me fait très, très plaisir.

Il porte bien son nom : c'est (très) long, et c'est une défaite. Première sortie de DsO qui me fait chier à ce point. J'avoue ne pas comprendre l'enthousiasme autour de cette sortie que je trouve très moyenne. Les goûts et les couleurs...

Après un premier convaincant malgré des défauts et quelques petits EPs qui laissaient présager du meilleur, la troupe de Katerina Economou opte pour des compos passe-partout et une prod aussi plate qu'une planche à repasser. Incompréhensible... Bref, tout juste moyen, mais quelle sensation de gâchis face au potentiel de la formation !

J'étais et suis toujours particulièrement saucé par "The Spearwound Salvation", son attitude à l'arrache et sa production crado. Mais je ne retrouve à quasi aucun moment la magie des riffs furieux et des leads à l'acide ("Birth of a Mountain", putain !) sur ce nouvel opus. Pire, je le trouve finalement assez plat... Dommage.