Bilan 2006 / Krow

Deux ans que j'attend cet album, après l'énorme claque de Carved in Stigmata Wounds. L'attente fut longue (et encore, ça aurait pu être pire), mais elle en a valu la chandelle. Oh que oui ! Jamais un disque n'aura autant tourné dans ma platine, jamais un disque ne m'aura autant envoûté, jamais un disque ne m'aura jamais fait sentir aussi bien et aussi puissant. Les leads sont magistraux, l'ambiance y est aussi sombre que le port de Londres au XIXe siècle, la cohésion musicale fait bloc... bref, le disque ultime pour moi. Et encore, ils ont prévu de sortir un 4e album ces saligauds.

Contrairement à la plupart qui compare cet album au monument qu'est Viva Emptiness (ou moins bon, ou meilleur), je me dis juste que cet album est différent. Plus froid, moins chaleureux, mais tout aussi efficace. Donc ni meilleur, ni moins bon, juste un autre très bon album de Katatonia. Le seul problème, c'est qu'à force de nous pondre des petites perles, le groupe va finir par se planter. Espérons que ce ne soit pas avec le prochain.

Un tantinet déçu par leur dernier opus, Domine Non Es Dignus, par sa relative linéarité, Eschaton m'a mis une énorme baffe droit dans la gueule. Une violence sans précédente, mais une violence qui sait se faire raffiner, à l'aide de lignes mélodiques sorties de nulle part et d'un chant clair épique à en faire pâlir plus d'un. Déterrez la hache de guerre, ici, ça pardonne pas.

Dire que je pensais que le groupe n'égalerait jamais The Mantle ! En plus de l'égaler, Ashes Against the Grain le surpasse en proposant un disque envoûtant, et qui dégage une impression de sérénité sans précédent lors de l'écoute. Rarement je me suis autant senti en sécurité à l'écoute d'un disque, à part avec un autre groupe qui m'est cher (on se demande lequel). L'un de mes trois disques fétiches de l'année !

Honte à moi ! Oh oui, honte à moi, honte sur moi ! Je n'avais jamais rien osé écouter de cette légende du Metal. Et voici ce qui arrive : un grand coup dans mon c...ma gueule ! Si je m'attendais à un truc aussi lourd, aussi poisseux, aussi cradingue que ça... Un disque pachydermique qui redore le blason du groupe, après leur période "glam" (corrigez-moi si je me trompe, je ne ressors que le fruit de mes lectures), et un des disques de l'année !

L'un des trois disques que tout le monde devrait avoir écouté au moins une fois dans cette année 2006. Le côté un peu "chaotique" de N'Crugu Bradului est moins prononcé, pour revenir à un côté BM Atmosphérique excellent. Des ambiances forestières à un faire pâlir plus d'un, une atmosphère superbement prenante, un chant clair magistral, des instruments sortis de nulle part (paye ton bambou !), et j'en passe. Un excellent disque, ni plus ni moins.

Voilà un groupe que je ne connaissais que de nom, et qui se révèle être une bonne surprise ! Le côté "industriel" qui a fait le succès du groupe est moins présent sur ce disque, pour laisser place à un aspect atmosphérique dévastateur. Un disque qui donne envie de mettre le monde à feu et à sang, de détruire toute humanité avec un rictus sadique au coin de la bouche.

Cet album fut pour moi la petite bombe de l'été, avec que des tubes en puissance. Les lignes vocales restent en tête (d'autant plus que la voix du chanteur est magnifique), les lignes de mélodie sont fraiches et légères. Un excellent disque pour quiconque est de bonne humeur et n'a pas envie de se prendre la tête. Ce disque, c'est un peu le "Katatonia du côté Lumineux de la Force", tant le côté pop y est aussi présent.

Je n'attendais pas grand chose d'Antaeus, vu que CYFAWS ne m'avait pas spécialement convaincu. Mais là, ils ont carrément dépassé le stade de "groupe de Brutal Black" en jouant une musique complexifiée, plus intense, et surtout beaucoup plus sombre. La démarche du groupe se rapproche ici de toute cette vague d'"Orthodox BM", et se range à côté de grands noms comme Deathspell Omega, Sigrblot, ou encore Watain.

Catégorisés comme LA révélation de l'année au niveau Black Metal épique, je ne peux qu'acquiescer. Ou du moins, j'acquiesce à moitié. Car oui, c'est un bon disque qui m'a permi de remuer mes cervicales et qui comportent son lot de moments forts (je pense aux envolées lyriques, comme sur The Wealth of Darkness). Mais ça ne fait pas un excellent disque, car il y a quand même quelques morceaux de qualité inférieure, notamment ceux du milieu qui semblent être là pour remplir le disque. A suivre tout de même !

Depuis la mort d'Emperor et de Limbonic Art, au niveau BM Symphonique, il n'y avait plus grand chose à nous mettre sous la dent (oui oui, bon, Nokturnal Mortum, ok). Et bien il se trouve que Vladimir le Suisse a sorti cette année le disque le plus excitant en la matière que j'ai pu écouté depuis un Anthems ou un In Abhorrence. Mêlant des influences Baroques et Death Metal, le résultat se trouve être vraiment surprenant. L'un des seuls point noir se trouve être la boîte à rythme, un peu agaçante parfois.

In Flames et moi, ça faisait 3 jusqu'à alors. Quelques morceaux me plaisent, mais la grande majorité m'ennuie. C'est pourquoi ce disque m'a énormément surpris, car je me suis pris à l'écouter en boucle, tant je trouve que le groupe a arrêté de se perdre dans des mélodies sans fin, et tant ils ont gagné en efficacité. Pas un grand disque non plus, mais un album assez frais pour être, avec le Amorphis, un disque de la bonne humeur. A écouter comme on écouterait un album d'Offspring.

Passée l'euphorie générale liée à la surprise des riffs mélodiques, à l'influence de Vital Remains, et à la sanctification en tout genre de ce disque, il n'en reste pas grand chose. A part les deux titres (énormissimes, je le confesse) que sont Crucified for the Innocence et Homage for Satan, ce disque m'ennuie profondément. Les riffs ne sont pas si accrocheurs, et se révèlent même être chiant. Dommage.

Avec le disque d'Ihsahn, voici le deuxième paradoxe de l'année. Je suis certes conscient de l'évolution de Satyricon, j'aime beaucoup ce côté catchy, ce son qui sonne "live", et cette efficacité. L'écouter à plein volume est relativement jouissif, et l'album révèle quelques secrets (comme une certaine noirceur). Mais, comparé à Volcano, avec ses ambiances apocalyptiques extraordinaire, le résultat parait bien faible. Enfin bon, le groupe évolue, ne pond jamais deux fois le même album, et c'est peut-être ce qui rassure.

Là encore, une bonne petite déception. On nous avait annoncé un disque de Metal'N'Roll détonant, il n'en est rien. J'ai véritablement eu l'impression (n'en déplaise à certains) d'écouter Sons of Northern Darkness qu'on aurait allégé de tous les passages rapides et violents. Pas un mauvais disque ma foi, mais juste rien d'extraordinaire.

L'un des deux paradoxes de l'année, avec le Satyricon. J'aime beaucoup ce disque, je trouve le travail d'Ihsahn admirable, et même formidable. Mais, et je pinaille sûrement, il manque quelque chose. Un petit quelque chose comme une force de cohésion entre les morceaux, ou même plus simplement, une âme. J'ai la bonne impression que sur certains morceaux, Ihsahn a juste déployé toute sa grandeur de composition, sans y insuffler ce qui faisait la magie d'un Emperor ou d'un Peccatum, à savoir une certaine sensibilité.

Encore une fois pas un mauvais album, mais après tout le groove déployé sur Occult Medicine, ce disque peine à atteindre autant de moments forts. L'accent thrash se trouve ici bien plus mise en valeur, et malheureusement pour moi, le thrash j'ai du mal. Alors certes, ça passe bien, mais je m'ennuie parfois, ce qui n'arrivait pas avec Occult Medicine. De plus, le morceau bonus Signs, qui aurait dû se trouver sur Occult Medicine rappelle ce qui faisait mon bonheur dans ce groupe.