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Fange - Purulences

Chronique

Fange Purulences
Bon, si quelqu’un à un mot qui commence par la lettre P exprimant la domination, qu’il n’hésite pas à le mettre dans les commentaires. Cela fait des semaines que je cherche, sans succès.

Mais là n’est pas la raison principale pour laquelle cette chronique de Fange arrive si tard. La coutume veut que les Français sortent rapidement leurs albums ; la mienne est désormais de laisser le temps faire pour préciser mon avis, d’estimer sur le temps long si cette nouvelle mutation a, seule, une forme assez convaincante et particulière pour se justifier au sein d’une discographie qui, mine de rien, commence à peser.

Point de suspense : Purulences ne baisse pas le niveau que Fange semble avoir atteint depuis quelques albums, passant d’anomalie réjouissante au sein du paysage musicale hexagonal – et même un peu plus, tant je peine à trouver un équivalent à l’international aussi prolifique et singulier – à groupe-phare dont on espère toujours les lumières pour rentrer au bercail. Pouvant être rattachée à d’autres œuvres du désormais quatuor (Titouan Le Gal bien inscrit dans le line-up, les compositions profitant pleinement ici de l’arrivée d’une deuxième guitare) telles que Pudeur – pour l’obédience industrielle marquée –, Privation – pour la force metal déployée – ou encore Punir – pour la sensation de ne pas sombrer ici dans la défaite mais l’épreuve de force –, l’update 2025 n’a rien d’un DLC perpétuant une réalisation déjà connue, ni d’un nouveau départ. Elle est une affirmation de soi au-delà des aléas.

Oui, Purulences est d’abord dominateur. Dans sa production pour commencer, qui laisse la part belle aux guitares renouant avec un death metal industriel synthétiquement pur, les influences cold laissées en arrière-plan (quelques flashs présents lors de « Grand-Guignol », « Juste Cruel » ou le final « Aux Abois »). Dans ses riffs qui filent droit avec une puissance, une violence même – quiconque aura vu les prestations scéniques de Fange précédant l’arrivée de ce nouvel album aura remarqué que le ton a changé, non plus abattu mais prêt à se battre – qui marque d’emblée (les mélodies-ossatures servant de coups de poing de « Cavalier Seul » ou encore « Mortes Promesses » en guise d’exemples marquants). Dans ses textes enfin, se moquant du dérisoire plus que s’en apitoyant, textes portés par une voix qui s’affirme et s’affiche, pleinement maîtrisée là où elle tirait auparavant son charme d’une certaine nonchalance.

Cela demande un peu de temps pour le voir et l’apprécier. Alors qu’autrefois, chaque nouveau disque de Fange paraissait se rattacher directement au précédent, voilà que les Français tranchent net, déboussolent voire déçoivent de prime abord, dans un metal rectiligne qui avance sans hésitation vers son but, « à tombeau ouvert » (seul résidu de hardcore encore présent ici : ce goût punk pour le crash-test, fonçant tête en avant dans l’intention d’éclater les murs, figuratifs ou abstraits). Comme si le Minotaure s’était fatigué du labyrinthe, Purulences fait fi des dédales précédents, cristallin dans ses états d’âme complexes, limpide dans son envie d’avancer la tête haute, droit de sa posture à sa rigueur – fut un temps où l’un de ses créateurs avait réalisé un essai s’appelant Rigorisme ; la philosophie est désormais appliquée sur un titre comme « Sans Conviction ».

Une fois toutes ces choses assimilées et incorporées, Purulences fait un bien fou. Fange a toujours été en lien avec un certain état d’esprit très français, à l’aigreur typique, rouge comme le vin, amer pareillement, l’auto-dérision en aveu de faiblesse congénitale. L’heure n’est désormais plus aux excuses dissimulées mais à l’assurance sans rougir (à part peut-être au sujet des amplis qui prennent ici cher). On perd certes un peu du trouble qui faisait le charme d’un Perdition, conservant pour lui cet art de la déroute dans lequel on aurait aimé entendre le quatuor s’abîmer un peu plus. Mais la maxime « Ne rien attendre de Fange » vaut une fois de plus d’être rappelée, ici plus qu’ailleurs. Fange, lui, n’attend plus : il prend.

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Fange
Industrial Death Metal
2025 - Throatruiner Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (2)  8/10
Webzines :   -

plus d'infos sur
Fange
Fange
Industrial Death Metal - 2013 - France
  

tracklist
01.   Cavalier Seul  (04:10)
02.   Sans Conviction  (04:13)
03.   Mortes Promesses  (04:47)
04.   Grand-Guignol  (04:59)
05.   Juste Cruel  (04:39)
06.   Langues Fourchues  (04:34)
07.   Aux Abois  (04:45)

Durée : 32:07

line up
parution
14 Mars 2025

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