Bilan 2010 / Squirk

Sans prétention particulière, le all-star band hollandais réussit cependant pour la deuxième fois à me laisser littéralement sur le cul. Dénué d'une quelconque volonté de se démarquer des poncifs du genre, Hail Of Bullets impressionne en revanche de par l'intensité et la puissance de son death metal incroyablement authentique et impérial. Pouvait-on en attendre moins de la part de membres de Pestilence, Thanatos, Gorefest et Asphyx ?

L'habitude qu'ont pris les Colombiens de nous pondre que des albums d'excellente facture est encore une fois mise au goût du jour avec ce petit dernier qui réussit tout simplement à se hisser à la hauteur de ses prédécesseurs, ce qui est déjà un gage de qualité en soit. Les écoutes s'enchaînent et mon avis sur cette œuvre de haute volée reste inchangé : un des tout meilleurs albums de black metal de l'année assurément !

L'admirable maîtrise dont fait preuve Loïc Cellier album après album face à la fusion entre instruments folkloriques bretons et un black metal de haute volée ne peut que forcer le respect. D'autant plus lorsque sa dernière offrande est de la trempe de ce Yen Sonn Gardis aussi redoutable qu'envoutant. Belenos est plus que jamais à compter parmi les plus dangereux fers de lance de l'art noir hexagonal.

Contrairement à l'ami Keyser, je considère ce deuxième opus des perforateurs de cerveaux comme un Apocalyptic Feasting version 2.0. Effectivement le cataclysme techniquement hallucinant que provoque Brain Drill sur son passage se voit en plus renforcé par un relatif assagissement vis-à-vis du côté démonstratif qu'on lui reprochait souvent. Le groupe sait désormais calmer son zèle pour mieux tout détruire sur son passage.

Incroyablement suffocant et d'une densité peu commune, on ne peut que s'incliner devant la maîtrise technique de Allemands rarement égalée dans une telle débauche de brutalité. Loin d'être recommandable à toutes les oreilles, seules les plus averties d'entres elles sauront juger cet album à sa juste valeur et se laisseront violenter par le brutal death imposant de Deafeated Sanity.

Fort de la volonté d'émancipation de ses interprètes, Ylem pourrait se définir grossièrement comme un voyage profond, long d'une heure, où l'auditeur est chahuté entre une mélancolie déprimante et une haine palpable envers le monde qui les entoure. Seule sa difficulté d'accès pourra vous priver de la jouissance qu'il procure une fois entièrement plongé dans ses abymes.

Récoltant parfois des avis assez mitigés, cet album s'avère être pour moi ce que Misery Index a su faire de mieux jusqu'à maintenant : maîtrisant à merveille son équilibre entre death metal puissant et hardcore contestataire. D'une efficacité redoutable et d'une hargne toujours aussi communicative, Heirs To Thievery s'affirme à mes yeux comme un des tout meilleurs albums de l'année.

Immolation domine la scène death metal depuis près de vingt ans aux côtés des plus grands noms du genre et c'est encore une fois un album d'une richesse à couper le souffle que nous livrent les New-Yorkais. Sans toutefois détrôner les pièces les plus cultes de leur irréprochable discographie, Majesty And Decay impose son excellence grâce notamment à une production à nouveau digne de ce nom et écrase à mon sens toute concurrence en cette année 2010.

De loin LA révélation de l'année en ce qui me concerne, La Iglesia Del Odio permet enfin aux Orléanais de rencontrer un certain succès qu'ils méritaient amplement depuis leurs débuts. Cela fait maintenant huit mois que l'opus tourne plus que régulièrement chez moi et la lassitude ne se fait toujours pas sentir. Un premier album imparable pour un groupe à l'avenir incroyablement prometteur.

Bien que l'ombre de Dissection plane de manière bien trop présente sur la totalité de ce Fallen Angels Dominion, la qualité indéniable des compositions et le plaisir incroyable de pouvoir découvrir en 2010 un groupe de black-death mélodique dans les plus pures règles de l'art en font pour moi une des meilleures découvertes qu'il m'ait été donné de faire cette année.

Découvert cette année, Roman Saenko réussit comme à son habitude à m'enthousiasmer de manière peu raisonnable avec cet autre projet. En grand fan de Hate Forest, la patte du groupe qui se fait sentir tout au long de l'album ne peut que participer à mon sentiment plus qu'élogieux envers cette sortie. Ayant toutefois une personnalité propre, Blood Of Kingu confirme l'incroyable talent de ses interprètes.

Découvert il y a peu en ces pages, ce premier album des Allemands place effectivement la barre très, très haute d'entrée de jeu. Le groupe joue habilement avec ces influences old school délectables et impressionne de par sa personnalité assez forte et son étonnante maitrise. Une formation comme on en voit trop peu en ce moment et qu'il faut assurément suivre de très près.

Mouais. C'est la première fois que Cephalic Carnage me fait à ce point bander mou. Effectivement Misled By Certainty manque cruellement de la folie qui faisait le succès du groupe, et le départ de Zac Joe y est assurément pour quelque chose. Moins déjanté qu'un Anomalies et moins brut de décoffrage qu'un Xenosapien, ce dernier opus sans être foncièrement mauvais décevra en revanche l'adepte de l'aspect chaotique des anciens albums.

Loin d'être inintéressant, ce sixième album de Arkcanum est pourtant bien loin d'atteindre mes espérances : la faute à une durée assez ridicule et à un manque de variété plombant tout plaisirs. Les répétitions à outrance sont d'un ennui d'autant plus rageant que les bonnes idées et le talent sont omniprésents dans les compositions de Shamaatae. Un album qui pourra plaire aux adeptes de pagan black mais qui laissera sûrement les autres sur leur faim.

A vrai dire, je n'attendais de toute façon pas grand chose de ce nouvel opus des feu maîtres du death mélodique suédois tant je n'ai jamais pu accrocher à tout leurs albums post-2000. Malgré ça, je ne peux m'empêcher de pleurer les joyaux qu'ils ont pu nous pondre par le passé à l'écoute de ce We Are The Void easy-listening, redondant, prévisible et assez inefficace. Il est certain qui si le logo de Dark Tranquillity n'ornait pas la pochette, j'aurais été beaucoup plus clément à l'égard de cet album mais je ne peu qu'être intransigeant avec un groupe de cette trempe.

Arsis fait ici son premier faux pas après trois albums tous plus excellents les uns que les autres. Comment le groupe de James Malone a t-il fait pour passer en seulement deux ans d'un death technique, mélodique et ravageur à cette chose ô combien décevante nommée Starve For The Devil ? Perdant largement en complexité et en efficacité à cause d'un riffing assez niais et ennuyant. L'opus qui propose tout de même quelques bons passages illustre une des chutes les plus fulgurantes et inattendues que j'ai eu l'occasion de voir.