Bilan 2010 / Thomas Johansson

Heavy thrash de grande classe featuring un Lee Althus qui frappe fort cette année avec le nom moins excellent "Exhibit B" des plus agressifs Exodus.

Un comeback impressionnant pour un groupe en perdition il y a tout juste deux ans! Rarement Overkill a si bien concilié son background heavy avec une férocité thrash qu'on pensait évanouie depuis ... depuis ... "W.F.O." au moins!

Un album fleuve à la richesse indéniable, qui met de côté certaines racines death pour des effluves moyen orientales souvent irrésistibles.

La découverte de l'année en ce qui me concerne, mais le niveau de jeu affiché ici et la qualité de composition me poussent à faire figurer cet album dans les meilleures pioches de l'année plutôt que dans la catégorie gros espoirs.

Du très bon Death Angel, dans une forme thrash étincellante, qui participe du retour en force des vieilles valeurs du genre avec Overkill ou Heathen. Très recommandable.

Sans vraiment forcer mais en appuyant ses rythmiques par rapport à l'effort précédent, cet Enslaved plus catchy que de coutume balaye la concurrence sur son seul talent.

Un rebond espéré après un "Hosannas From The Basements Of Hell" trop déséquilibré. Meilleures compos, tracklisting et retour réussi à des sonorités new wave, entre deux éclats post punk caractéristiques. L'album qui sauve la fin d'année, avec le Enslaved.

Ok, l'album est sans doute trop long et certains titres sont un peu en deça mais niveau riffs, Gary Holt n'a de leçons à recevoir de personne. Bien technique et très violent, "Exhibit B" surclasse sans problème l'épisode précédent, pourtant bien efficace.

Du bon post de salon de thé, à savourer entre deux grogs et autres parties de bridge avec du Arabesque en fond. Ambiance jazzy assurée pour un album où les chuchotements l'emportent sur les cris chers à Ingmar Bergman.

Du modern thrash parfois proche d'un Grip Inc. emmené par un duo Shermann/Locicero bien en place. Ou comment faire du neuf avec du vieux, sans tomber dans les clichés du revival thrash bas de gamme à la Bonded By Blood.

Tout en évoquant immanquablement certaines pointures du death technique au détour de nombreux riffs, « Age Of Disgrace » est assez véloce et les dix morceaux qui le composent suffisament alambiqués pour satisfaire les partisans d'un death metal raffiné et sophistiqué.

En rupture d'Anthrax en pleine régression belladonnienne, offrez vous un retour vers le passé vraiment réussi avec le comeback d'Armored Saint, pour un heavy rock punchy emmené par l'impeccable John Bush.

La tôle de l'année. Un album ni fait ni à faire qui se traîne lamentablement et couvre de honte les géniteurs de l'excellent "This Godless Endeavor". Metal album of the year qu'ils disaient sur le sticker? Ils ont oublié worst!

Martin Brändström m'a tuer.

Avec des hits potentiels aux abonnés absents, une maigre moisson de bons titres et un contenu restant majoritairement neutre, on ne peut pas dire que ce déjà huitième full length mette tous les atouts de son côté pour sortir les allemands de l'ornière dans laquelle ils s'enlisent depuis un bon moment, la qualité de leurs livraisons ne faisant que baisser depuis la sortie de l'inégalé « Impact » en 2003. Une nouvelle déception après un déjà bien pâle "Incinerate".

Autant "The Inside" était un album homogène et plutôt bien construit, autant son successeur, tout en restant dans la même veine, m'a laissé de marbre. Passé un opening track très réussi, on s'ennuie ferme par la suite et les seuls passages qui interpellent un tant soit peu sont ceux qui revisitent le "Catch 22" du père Tägtgren. Pas le meilleur album d'HYPOCRISY, loin s'en faut ...

Si "Angl" avait des allures de coup de bambou après un "The Adversary" riche en promesses, "After" fait carrément figure d'enterrement de première classe tant l'adjonction de saxophone à l'univers musical déjà difficile de l'ex-EMPEROR s'avère catastrophique. Pour ne rien arranger, certains titres bien trop longs achèvent de transformer l'écoute de ce troisième effort solo en chemin de croix.

LENG TCH'E, qui avait bâti son identité sonore sur un socle d'excès en tous genres et de sautes d'humeur imprévisibles, est désormais bien trop sage à mon goût. Entre autres faiblesses plus liées à la qualité relativement moyenne des compos qu'à l'agencement du tracklisting, on regrettera que LENG TCH'E ait perdu en vitesse d'exécution ce qu'il a gagné en versatilité rythmique. On garde donc après le décevant "Marasmus" ce sentiment d'avoir affaire à un groupe qui se cherche encore, quelque part entre la folie furieuse des débuts et un fond de jeu plus réfléchi, presque plus respectable. Qu'il est loin le temps de "The Process Of Elimination"!

Une énième dream team du death old school qui n'accouche que d'un skeud dispensable. Direction artistique hésitante, manque de personnalité évident malgré le lourd CV de ses instigateurs, ce premier full length d'INSIDIOUS DISEASE n'est donc au mieux qu'une aimable curiosité, un festival d'actes manqués et d'idées ô combien mal exploitées. N'est pas BLOODBATH qui veut !

Hormis la puissante "Epitome", pas grand chose à retenir de ce skeud, sorte de "Stabbing The Drama" bis expurgé des deux ou trois hits maison qui sauvaient encore Soilwork de la débâcle. Les titres rapides sont inintéressants au possible, les refrains moins accrocheurs que par le passé (envolée l'inspiration de "Figure Number Five" et "Natural Born Chaos") et le rendu final désespérément propre et fade. Une aberration compte tenu du line-up cinq étoiles abritant deux membres de Scarve!

De plus en plus chiant au fil des années, les désormais ex-grindeux Cephalic Carnage ne parviennent même plus à faire du bon death expérimental. Le départ de l'excellent Zak Joe n'a rien arrangé!