Bilan 2007 / von_yaourt

Toujours aussi excellents, nos hollandais préferés reviennent avec un album de black metal à la fois brutal, mélodique et malsain et qui ne laisse que peu de répit à un auditoire qui, s'il est de bon goût, ne peut être que séduit. Un condensé de noirceur jouissif pour un black metal ultra-lêché bien supérieur à toute autre offrande au grand bouc en cette année 2007, plutôt morne de ce côté là soit dit en passant. Vous remarquerez au passage que ce Cirith Gorgor est le seul album de black metal présent dans mes baffes de l'année.

Illogicist repousse toujours plus loin les limites de la technicité avec ce nouvel album où Marco Minneman, qui officiera sur le futur Necrophagist, tient les baguettes. C'est à la fois extrêmement technique, mélodique et finalement plutôt facile d'accès. Que demande le peuple ?

C'est méchant, ça blaste tout le temps, et ça veut votre mort, tout en vous donnant l'envie furieuse de ressortir la grosse Bertha de la grange de votre arrière-grand oncle Hans pour pilonner la Belgique comme en 14 ! Qu'est-ce que c'est ?

Le plus war des groupes de brutal black, j'ai nommé Infernal War !

Ok, je savais que nos vosgiens étaient très bons, même je ne les attendais quand même pas à ce niveau là de maîtrise ! Le meilleur album de brutal death de l'année nous vient effectivement de notre mère patrie, et vous lattera la tronche comme peu d'autres groupes savent le faire. Une brutalité omniprésente et des riffs de tueurs saupoudrés de solos absolument magnifiques sont la seule recette de ce Kronos. Une réussite totale.

Voilà dix ans qu'on l'attendait : Mekong Delta revient enfin avec un nouvel album ! Il en a mis du temps ce Ralph Hubert, mais grâce au fait qu'il ait sû s'entourer des meilleurs musiciens possibles (Peter Lake de Theory In Practice à la guitare et Uli Kusch qu'on ne présente plus à la batterie) l'attente fût à la hauteur de la qualité de ce Lurking Fear ! Du techno-thrash remit au goût du jour, ça donne un album démentiellement complexe mais toujours absolument jouissif.

Ok, j'avoue je suis fan de Mithras depuis l'énorme Worlds Beyond The Veil, mais il n'empêche pas que vous êtes forcé de reconnaître que cet album bute. Tout en étant moins atmosphérique et plus brutal que son prédecesseur, Behind The Shadows Lie Madness arrive tout autant à nous transporter dans une autre galaxie par l'utilisation d'échos et le développement d'atmosphères extraterrestres toujours aussi bien maîtrisées. C'est simple, Mithras est au sommet du death metal expérimental, vous ne trouverez rien de plus technique, mélodique, brutal et si prenant cette année ! Un album honteusement sous-noté par un Keyser vieillissant !

D'accord, cet album aurait très bien pu figurer dans les découvertes de l'année, mais cela n'aurait pas été faire honneur au très grand talent que déploie Odious Mortem dans ce magnifique Cryptic Implosion. S'engouffrant pourtant dans le sillage des groupes de brutal death technique émergeants, Odious Mortem réussit à surpasser la plupart des groupes du style hormis peut être le divin Spawn of Possession. Une excellente surprise pour un album qui ne l'est pas moins (non, "excellent", pas "surprise"...)

La découverte de l'année nous vient tout droit de France et se nomme Chryseis ! Officiant dans un rétro techno-thrash-death tout droit sorti des années 90 et directement influencé par Nocturnus et Pestilence, le groupe vient combler un vide jusque là laissé béant dans le paysage du metal français. Et si la production peut déplaire à certains, elle ne risque pas de gêner les afficionados du genre, car la seule qualité de cet album devrait suffire à vous laisser pantois d'admiration devant le travail accompli par nos deux compatriotes ! (et si vous êtes Belge, Suisse ou Canadien, sachez que je vous dis merde).

Certes pas du niveau du Odious Mortem, cet album avec toujours ce diable de KC Howard à la batterie fait quand même office de bonne découverte, et est impressionnant de maturité pour un premier essai. A recommander à tous les amateurs de brutal death technique.

Angelcorpse revient, avec son "album le plus brutal de sa carrière"... C'te bonne blague !
Oubliez la fougue et la rage de The Inexorable, ici une production horriblement étouffée tuera toute tentative d'envolée dans l'oeuf. Résultat : un album plat, où la brutalité pourtant présente n'est pas ressentie, et qui vient ternir l'irréprochable discographie d'un groupe rendu culte par son split prématuré.

Après un EP extrêmement bon, Beneath The Massacre peine à remettre le couvert et perd son sens de la mélodie au profit de trop nombreuses mosh parts qui viennent saper un incroyable travail technique. C'est d'autant plus dommage que quand le groupe ne joue que la carte de la brutalité comme sur le morceau Better Off Dead, il arrive à rivaliser avec les maîtres du brutal death technique nommés Origin.

Impaled Nazarene a trop abusé de la vodka et se retrouve à nous sortir un album mou, plat, pas du tout inspiré et qui ne vient sauver de la noyade de l'ennui profond que les fans de punk même pas rock, ou simplement les plus décerebrés d'entre vous. L'une des pires déceptions de l'année, assurément, car le groupe avait toujours jusqu'alors gardé un semblant de fougue.

Certes, cet album de Marduk n'est pas une énorme déception, mais reste à mon sens de loin le plus mauvais Marduk, tant les trois mid-tempo où Dragu n'officie pas viennent gâcher le tout. Si le premier est juste chiant, le second est horripilant par le chant clair du vocaliste de Primordial qui vient se greffer à du Marduk à peu près aussi bien que pourrait le faire du Christophe Willem sur du Dvorak. Mais la palme de l'innomable revient au dernier mid-tempo de l'album, qui est une sombre bouse plus proche d'un morceau des Rolling Stones que de ce à quoi Marduk nous avait habitué. C'est lent, mou, plat et finalement totalement inutile.
Un album qui aurait pu être bon si il avait été amputé de trois morceaux.

Oh, le bel album surfait que voilà. Non content de nous servir la même recette à chaque moceau, Vital Remains se permet de nous la resservir LONGTEMPS, beaucoup trop LONGTEMPS. Résultat, si les morceaux pris à part font illusion (et encore, pas tout le temps), la seule chose que l'on peut ressentir au bout de deux morceaux enchaînés de ce Icons of Evil est un ennui profond. C'est d'autant plus décevant qu'on sait que le groupe a fait largement mieux que ça.

On ne le redira jamais assez, quand on sort une foule d'excellents albums à la suite comme l'a fait Nile, la chute n'en est que plus douloureuse. Loin d'être un mauvais album en soi, ce Ithyphallic n'en reste pas moins une déception au vu de ce que Nile a pu nous faire par le passé.

Quand un groupe, en plus de se reposer sur ses lauriers, se met à incorporer des éléments plus modernes à sa musique, ça donne Fiction de Dark Tranquility. Malheureusement, bien plus qu'avant encore, Dark Tranquillity se fait soporifique, et l'on peine à enchaîner deux chansons sans avoir l'impression d'avoir déjà écouté tout l'album trois fois de suite. Ajoutons à cela une baisse de qualité des compositions flagrantes, et l'on obtient une déception même de la part d'un groupe dont on attendait plus grand chose.

Cet album de Behemoth, c'est comme un souflet au fromage. Avant de manger on trouve que ça sent bon, que c'est joli et qu'il y a de quoi se remplir la panse. Et puis au premier coup de fourchette le souflet retombe, ça se mange vite, c'est pas si bon que ça et à la fin on a toujours faim.
Bref, un album surfait où seules la batterie et la voix arrivent à donner une impression de puissance, tant le jeu de guitare y est minimaliste. Seuls trois morceaux se laissent écouter sans que l'on ait envie d'appuyer sur stop et puis de passer à un vrai album de death metal brutal et bien fait, comme le dernier Kronos par exemple.

C'est bon, Sacha a définitivement fini de faire sombrer le bateau de mes citrouilles préferées. Et pourtant j'ai toujours eu une affection particulière pour l'époque Derris, ayant connu Helloween avec le chef d'oeuvre qu'est Better than Raw. Malheureusement, chaque album qu'Helloween fait est de plus en plus mauvais, et forcément, là, c'est la goutte d'eau. Plat et téléphoné, cet album ne peut pas plaire aux vieux fans du groupe, tout au plus à ceux ayant connu le groupe après Dark Ride. Et encore.

Et le titre de pire album de l'année, voire de la décennie, voire du siècle revient à .... *roulements de tambour* Sworn To the Dark de Watain !

Si autrefois, le groupe de ce qu'on pouvait encore légitimement appeller black metal faisait partie des ténors de la scène suédoise et à fortiori mondiale, Watain n'est aujourd'hui plus que l'ombre de son passé majestueux et malheureusement révolu.

Oubliez le black froid, brutal et malsain de Rabid's Death Curse ou Casus Luciferi, Sworn to The Dark n'est qu'une succession d'accords mis bout à bout et répétés inlassablement sans aucune forme de logique ni de sens artistique. A trop vouloir faire comme Dissection, Watain a encore plus plongé que son illustre aîné en faisant son Reign Kaos à lui. Si Jon n'avait pas oublié le sens du mot "ambiance", Watain a simplement totalement oublié comment dégager une goutte d'émotion ou de noirceur de ce qui n'est qu'une farce grotesque et vraiment pas drôle nommée Sworn To The Dark. Ni plus ni moins que le pire gâchis de l'histoire du metal extrême.