Bilan 2016 / Keyser

Aucune surprise, juste du Asphyx pur jus tel que les Néerlandais le font depuis leur reformation à succès il y a 10 ans, donc du putain de bon Death Metal tantôt entraînant tantôt écrasant sur lequel van Drunen pose sa voix toujours aussi démoniaque. Un régal, comme d'habitude! Et cette pochette!

Après leur démo prometteuse au titre imprononçable, les Québécois au nom tout aussi biscornu étaient attendus au tournant. Et on n'est pas déçu avec ce 1er album d'un Death Metal extraterrestre racé mêlant notamment Demilich et Timeghoul avec une virtuosité et une maîtrise qui forcent le respect.

Qui l'aurait cru après un Super Collider super mauvais? Pas moi en tout cas qui craignais sérieusement la suite des événements. C'était sans compter sur la motivation jamais perdu de Dave Mustaine épaulé d'une nouvelle équipe très performante (le guitariste Kiko Loureiro en premier lieu) qui nous sort son meilleur album depuis sa reformation dans un style rappelant les grandes heures des Américains. Chapeau!

Avec une démo de la trempe de The Pits of Tentacled Screams, Ritual Chamber et son leader Dario Derna se devait de continuer sur cette voie d'un death metal sombre et morbide qui vous engloutit dans les tréfonds opaques et bourdonnants de l'Enfer. Exactement ce que propose ce 1er full-length immersif ultra jouissif qui ravira les fans de ce Monsieur au CV impressionnant.

C'est qu'on l'attendait ce 1er album de Hexecutor! Mais à un tel niveau? J'ai été soufflé par tant de maîtrise et d'inspiration de la part des Bretons. Du thrash speedé old-school aux relents de vieux Destruction et de Whiplash ras la gueule de riffs tranchants, de tchouka-tchouka entraînant et de solos endiablés, comme on en faisait dans les années 1980. Que du bonheur!

Desaster continue d'enchaîner les albums de grande qualité dans son style typique mêlant thrash et black dans une ambiance de plus en plus épique qui donne envie de lever le poing et de trancher des têtes. Deutsche Qualität!

On l'espérait plus et pourtant il est bien là. Et il bute méchamment ce nouveau Unmerciful. Radical, son brutal death est une orgie de blast-beats et de riffs bouillonnants qui vous emporte dans une tornade de brutalité jouissive. S'il vous plaît, n'attendez pas 10 ans pour en pondre un 3ème!

Affliction Gate nous sort avec ce nouvel EP sa meilleure production dans son style death metal old-school sombre et plaintif à l'efficacité dédoublée par un côté plus frontal qu'à l'accoutumée. Pas pour me déplaire bien évidemment!

Il ne s'agit que d'un EP 2-titres dont le 1er s'apparente plutôt à une longue introduction funeste mais rien à faire, en matière de death metal brutal et fuligineux, ce sont les Maîtres!

La même que le monstrueux Slave To The Sword qui avait précédé. Du thrash/death/power efficace et mélodique aux solos virtuoses. Si ça ne vous donne pas envie d'aller conquérir des pays et d'y violer les femmes, on ne peux plus rien pour vous!

Un vrai bon album de Metal Church, je n'y croyais plus. Il aura fallu le retour inespéré de Mike Howe au chant pour redonner l'inspiration à Vanderhoof qui retrouve un niveau de composition qu'il avait perdu depuis Hanging In The Balance, dernière sortie avec... Howe! Un retour des plus réussis avec enfin du bon riffing, quelques tubes et des lignes de chant mémorables d'un Howe qui n'a rien perdu de sa voix caractéristique. Enfin!

Le retour d'un des groupes de Tampa les plus négligés et pourtant pas le moins talentueux. 20 ans après son dernier album, Brutality revient avec ce savoureux Sea Of Ignorance, toujours dans son style death metal floridien intelligent et racé au feeling mélodique impeccable.

Je m'ouvre de plus en plus au black metal, style avec lequel j'avais bien du mal au début. Quelle erreur quand on écoute une telle œuvre à la fois belle et brutale aux blasts foudroyants et aux riffs froids et inspirés. Avec la voix ensorcelante de Necrosodom par-dessus pour couronner le tout! Magistral!

Sans doute LA découverte de l'année. Du death/thrash typé fin 80s/début 90s enlevé et agressif qui enchaîne les riffs inspirés et les solos agiles, avec, cerise sur le gâteau, une basse incroyable. Le Chili c'est la vie, on n'arrête pas de vous le dire!

Trois mots pour résumer ce concentré de violence ultra jubilatoire: furie, haine et noirceur. Le paradis!

Et le prix de l'album (brutal) death technique/progressif revient à... non pas à Obscura que je n'ai même pas écouté ou à First Fragment, un peu trop indigeste pour moi, mais à Virvum, des Suisses qui sortent de nulle part mais qui font la nique à tout le monde sur ce Illuminance qui porte bien son nom. Quel feeling mélodique!

Ça blaste, c'est sombre et c'est du death. Ce n'est donc pas original pour un sou mais c'est foutrement bonard et ça me suffit! Merci Lavadome!

Depuis le génial From Mars To Sirius, Gojira n'a fait que me décevoir alors que le groupe gagnait toujours plus en popularité. C'est donc bien une surprise que de retrouver les Français en forme, inspirés et prenant quelques risques tout en gardant leur style contrasté à la fois pachydermique, saccadé et céleste. Un album hypnotique qui, s'il ne me fait pas autant d'effet que From Mars To Sirius qui restera à jamais l'apogée de leur carrière artistique en ce qui me concerne, me donne beaucoup d'espoir quant à ma relation future avec le groupe de metal français le plus internationalisé.

Pourquoi surprise alors que je crie depuis 10 ans sur tous les toits que Defeated Sanity trône au sommet du brutal death US? Parce que sur cette nouvelle sortie, du moins la 2ème moitié, les Allemands s'essayent au death technico-progressif à la Cynic, Atheist et Death. Et même s'il ne s'agit pas de mon style de DM préféré, force est de reconnaître que les musiciens maîtrisent cet art comme s'ils en faisaient depuis le début, démontrant une technicité incroyable et un feeling mélodique insoupçonné. C'est finalement cette partie de ce double EP qui intrigue le plus alors que l'autre, réussie mais pas autant que les précédentes réalisations, montre le Defeated Sanity bourrin et slammy habituel.

Un bon album de Deströyer 666 (comme s'ils pouvaient sortir quelque chose de mauvais!) mais sans doute le moins prenant, dans un style black/thrash guerrier épique plus old-school et simpliste que d'habitude. Plus de rock 'n roll mais moins d'inspiration mélodique. D'où la déception.

Autant les deux premiers albums des Tchèques m'avaient subjugué, autant ce nouvel EP m'a laissé froid. Plus ambiancé et à peine brutal, je n'y ai pas trouvé mon compte. Reste l'habillage de l'œuvre toujours aussi soigné.

Six ans pour ça?! Pourtant on l'attendait le successeur du très bon Visceral Transcendence qui avait permis à Inherit Disease de se démarquer de la pléthore de groupes de brutal death US insignifiants. Ici, l'inspiration manque cruellement, surtout dans les riffs ultra banals, sur cet album qui fait retomber les Américains dans l'anonymat.

Internal Suffering, le retour. Mais pas un grand retour comme espéré. 10 ans après l'incroyable Awakening Of The Rebel, le groupe n'a rien perdu de sa fougue éreintante mais l'inspiration a baissé de plusieurs crans. Les riffs, pas toujours intéressants, n'arrivent pas à faire oublier ce côté linéaire et répétitif qui fait que l'on ne retient finalement pas grand chose de ce gros bordel. Pas mauvais mais on en attendait tellement plus!