Bilan 2017 / Sagamore

Album de l'année, et une très belle découverte que je dois à Dysthymie. Je retrouve dans ce disque tout ce que j'aime chez Furia (la réinterprétation de son folklore et de son histoire sans tomber dans le pouet-pouet), tout ce que j'aime chez Cultes des Ghoules (cette ambiance de sous-bois, de messe noire, de vieux sabbat), tout ce que j'adore dans le Heavy (le sens du groove, les soli endiablés et prenants)... Et, d'une façon générale, tout ce que j'attends du Black Metal : qu'il me prenne aux tripes et me fasse voyager.

Après "Voitto...", très bon bien qu'un peu trop kitsch, j'attendais Goatmoon avec une certaine impatience. Et j'ai bien fait ! Sommet de la discographie du rouquin, "Stella Polaris" allie de façon subtile (contrairement à son fond idéologique) le pouet-pouet et l'épique, en les mélangeant à des influences Punk (pour parler pudiquement) toujours aussi bien senties. A visuel superbe, album superbe également.

Leur retour s'était fait attendre (et le prochain opus est apparemment déjà dans les tuyaux). Et qu'est ce que peut bien nous donner un grand groupe ? Un grand disque, tout simplement. L'intégralité de l'univers de Slagmaur amplifiée, synthétisée dans une galette qui file le tournis. Saveur particulière, mais le goût reste tenace, place logique et méritée au bilan de cette année.

Quel beau voyage. Tout en douceur et en féerie, Yellow Eyes nous happe dans son univers feutré. Un disque à écouter chez mémé, au coin du feu, qui m'évoque assez mes longues veillées dans la campagne de mon enfance. C'est ça, le pouvoir des grands disques : toucher au ressenti et au vécu. D'autant plus étonnant que "Sick With Bloom" était correct, mais loin d'être aussi prenant que son successeur.

Toujours aussi opaque et exigeant, Mhönos délivre un objet aussi difficile à appréhender qu'il n'est abouti. Tout en tension religieuse, en ambiances et en teintes sombres, "LXXXVII" te happer et ne te lâche pas jusqu'à ce que le dernier encensoir soit vide. Une belle réussite.

De ce que j'en lis sur les internets, beaucoup regrettent la violence stupide et jouissive des précédentes sorties de la formation polonaise. Personnellement, j'apprécie bien plus ce disque pour les ambiances qui y sont développées, et sur le pied qu'ils mettent avec force et vigueur dans les terres désolées de la Noise. Son seul défaut est peut-être de manquer d'assauts débridés, le reste est un must-listen pour ceux qui aiment les ambiances de fin du monde.

Le Black Metal comme on l'aime. Dur, froid, vicieux, méchant, avec plein de riffs ravageurs dedans, tout ce qu'on est en droit d'attendre d'un album du genre. Ne réinvente absolument rien, mais quelle efficacité !

Fortement inspiré par Cultes des Ghoules, la saveur toute tribale de ce disque fait son petit effet. Très bon disque et très bonne découverte, à suivre de près !

Le Black français se porte définitivement très bien. Belle petite pépite de noirceur toute en atmosphères. J'attends la suite avec impatience !

Je m'attendais pas à me faire autant botter le cul par ces Indiens, surtout vu le tonneau de ce qu'ils avaient pu sortir auparavant (assez inaudible, faute à une production faiblarde). Mais là, tout est à sa place, et parfaitement gratuit. Un lynchage bourrin, bête et méchant, pour les nostalgiques du label SSP. Le genre de skeud à ressortir quand l'envie de tout envoyer balader se fait sentir.

Après "Autotheism", finalement assez moyen, je ne m'attendais pas à grand chose de la part de The Faceless - je continue encore aujourd'hui d'écouter et d'apprécier le redoutable "Planetary Duality". Mais ce dernier opus, bien que plus calme, possède un charme envoûtant et des compositions qui passent toutes seules.

Trop propre, trop convenu, trop propret, un comble pour deux formations qui nous avaient plutôt habitué au sale et à la souffrance. Première moitié très correcte, seconde qui devient très rapidement pénible, ça donne un disque moyen complètement éclipsé par son aîné. J'en attendais clairement plus - peut-être était-ce l'erreur, finalement, d'en attendre quelque chose ?

Où est passé le désespoir de "Shame" ? Probablement parti en même temps que le hurleur. Où est passé le panache de "Occupants" ? Probablement disparu en même temps que les protéines animales du régime des musiciens. "Culture" est long, pénible, se traîne, j'en décroche après trois titres.

Une de mes plus grosses déceptions de l'année. "U.M.A." était d'une beauté éblouissante, un vrai voyage, riche et varié, servi par un travail d'orfèvre sur les compositions et leurs arrangements. "oltreLuna" remplace le beurre par la (Youri) margarine, et l'étale bien comme il faut, en se complaisant dans la facilité, l'agression bête et méchante, les ajouts hors-sujets et la longueur effarante de certains plans pépères. Bien dommage !

C'était mieux avant. Si j'écoute Igorrr, c'est pas franchement pour qu'on me serve du cliché métal à outrance à peine arrangé par deux ou trois lignes de breakcore. Vu la brochette d'invités talentueux conviés à participer au disque, c'en serait presque du gâchis. Le fait est que je l'ai très, très vite oublié, alors que je prends encore plaisir à ressortir les premiers disques de G. Serre.

J'en attendais pas grand chose (voire rien du tout, j'ai totalement lâché le groupe) et j'ai quand même été déçu. Princesse Mononoke fait du Black Metal, c'est flingué, pas prenant pour un sou, le chant est horrible et le son en plastique. Navré, les gars.

La prochaine fois, Jacob, moins de merch débile et d'eye-liner, et plus d'efficacité, s'il-te-plaît. Parce que là, à peine deux titres dans ton nouvel opus que j'ai déjà envie de le couper.