Bilan 2017 / AxGxB

Si les Américains en avait déçu certains avec le pourtant fort sympathique Reign Supreme, tout le monde semble aujourd’hui s’accorder sur la qualité de ce bien nommé Wrong One To Fuck With. Une chose est sûre, le groupe n’est pas là pour compter les grains de riz et continue de s’imposer comme le leader incontesté du Deathcore.

Autre retour en fanfare, celui d’Immolation qui après trente ans de carrière derrière lui demeure toujours l’un des groupes de Death Metal les plus pertinents qui soit. Le duo Dolan/Vigna fonctionne toujours aussi bien (cette voix, ces riffs) et continuent d’apporter la touche propre aux Américains. Heureusement qu’il y a cette pochette un poil trop colorée pour râler car sinon c’était un sans faute.

Après un premier album déjà empreint d’une vraie personnalité, les Slovaques remettent le couvert avec un deuxième album encore un peu plus poussé, notamment en ce qui concerne les influences Heavy Metal. Rural et folklorique jusqu’au bout des ongles cornus, Nordkarpatenland réjouira les amateurs de Black Metal authentique un volontairement bancal.

Moins aventurier que son homologue Blood Incantation, le Death/Doom de Spectral Voice n’en demeure pas moins excellent, notamment grâce à cette ambivalence entre séquences ultra gloomy et passages beaucoup plus soutenus. Certes, l’originalité n’est peut-être pas vraiment au rendez-vous mais l’ensemble est tellement bien fait et doté d’une atmosphère si suffocante qu’Eroded Corridors Of Unbeing réussi à trouver sa place dans ce bilan de fin d’année.

Un autre album tout aussi classique, celui des Norvégiens de Whoredom Rife. Faisant suite à un premier EP déjà fort concluant, le duo enfonce encore davantage le clou grâce à un Black Metal ultra efficace aux mélodies à vous hérisser le poil. Un savoir-faire hérité des grands noms de l’époque qui ravira les amateurs du genre.

Les Allemands de Vulture ne sont pas ceux qui amèneront de l’originalité dans la scène. Leur credo, un Thrash/Speed d’obédience germanique calqué sur ce qui se faisait à la fin des années 80 (Destruction, Kreator, Sodom et compagnie…). Une chose est sûre, si vous êtes client de ce genre de groupe rétrograde, The Guillotine est fait pour vous.

Originaire de Bruxelles, Saqra’s Cult s’est toujours montré relativement discret. Passé plus ou moins inaperçue, sa première démo laissait entrevoir un très fort potentiel. Celui-ci se concrétise aujourd’hui sous la forme d’un premier album aussi classique dans sa forme (un certain lien avec Possession) qu’original dans l’approche qu’il a de son Black Metal (ses accointances littéraires et sonores avec la culture d’Amérique du Sud). Un des groupes européens à surveiller de très près.

Véritable arlésienne, le premier album de Ritualization s’est fait attendre un paquet d’années avant de voir officiellement le jour. Une chose est sûre aujourd’hui, cela en valait largement la peine. A la croisée des chemins entre Angelcorpse, Sadistic Intent et d’autres formations connues pour leur approche tout en douceur, le groupe s’impose comme une valeur sûre pour tous les amateurs de Black/Death. A ne pas manquer.

Encore un album qui ne brille pas par son originalité mais clairement par son interprétation. A l’aide d’un sens du riff hyper affûté, les Belges de Goath livrent un Black Metal à l’ancienne particulièrement abrasif le tout dans une atmosphère sanguinaire et blasphématoire. Bref, ça pue Satan donc c’est cool.

Longtemps à la traîne, la scène danoise commence lentement mais sûrement à se réveiller. Une prise de conscience qui voit l’avènement de plusieurs groupes relativement jeunes et surtout bien décidés à faire parler d’eux. Composés par des membres d’Undergang, Phrenelith est de ceux-là. Le groupe propose ainsi un Death Metal sombre et tourmenté qui n’a que faire des modes. Une très belle entrée en matière.

Retour aux Etats-Unis avec un groupe jusque-là relativement discret et qui avec ce premier essai longue durée paru sur Dark Descent Records a mis à terre toute la concurrence. Aidé par un batteur tentaculaire (et si jeune), le groupe livre un Death Metal d’une rare intensité. Encore une fois, le label de Colorado Springs à eu le nez creux !

Comment ai-je failli oublier d'inclure cet album dans mon bilan ? Power Trip livre une fois de plus une leçon de Thrash/Crossover comme on en entend guère aujourd'hui. Trente minutes de riffs fait pour se taper la tête contre les murs, de mosh part d'enc"@!&, de breaks à crever la gueule ouverte... Bref, un album qui défonce de la première à la dernière seconde.

Les groupes de Thrash vont et viennent mais certains débarquent sans crier gare avec des albums dignes de l’âge d’or de la fin des années 80. C’est le cas de ces Canadiens que je n’avais encore jamais écouté et qui viennent avec ce deuxième album raviver les souvenirs d’une Bay Area conquérante que rien ne pouvait arrêter.

Eux aussi m’ont pris par surprise. Originaire d’Italie, le groupe compte à son actif quelques démos et EPs ainsi que ce premier album redoutable d’efficacité pour quiconque apprécie son Death Metal sombre et blasphématoire. Une recette essentiellement empruntée à un certain Incantation mais on ne leur en voudra pas vu le niveau délivré.

Si on s’y intéresse un tant soit peu, la Turquie n’est pas en reste ces dernières années. Une scène qui fourmille de petits groupes tout à fait dignes d’intérêt comme l’atteste ce premier album de Persecutory. Un Black/Thrash furibard qui n’épargne personne.

Découvert par le label Blood Harvest, Suffering Hour est un groupe américain qui vient jouer sur les plates-bandes de Deathspell Omega, Gorguts, Artificial Brain et Ulcerate. Un Black/Death dissonant et épileptique aussi original qu’intense qui à largement de quoi séduire. Essayez de ne pas passer à côté.

Rampant et torturé, le Death Metal fuligineux des Canadiens de Tomb Mold ne cesse presque jamais d’attaquer. Trente-deux minutes d’un Death Metal old school frénétiques aux relents finlandais absolument dantesques. Arghhhhh…

Le Black Metal Symphonique a eu son heure de gloire à la fin des années 90. Le voilà revenue en odeur de sainteté grâce au premier album de Vargav, un finlandais proche de Satanic Warmaster. Riffs épiques, mélodies enivrantes, synthétiseur Darkspécien, classicisme rigoureux. Un album qui vient remettre au goût du jour un style parfois largement moqué.

Si l’Europe et les Etats-Unis tiennent le haut du pavé dans ce bilan annuel, l’Australie continue de livrer elle aussi des découvertes tout à fait intéressante. C’est le cas de Contaminated qui livrent un premier album que les fans de Disma se doivent d’écouter au moins une fois. Le groupe propose en effet un Death Metal particulièrement lourd même s’il se caractérise par un plus grand nombre d’accélérations. Pas forcément hyper original mais extrêmement bien fait et efficace.

Bien qu’en activité depuis 2009, les Italiens de Maze Of Sothoth s’étaient montrés particulièrement discrets jusque-là. Heureusement, Everlasting Spew Records a eu le bon goût de sortir leur premier album et ainsi de le mettre sous mon radar. Un disque qui ravira les amateurs du Morbid Angel des années 90. Technique, puissant et brutal, le Death Metal des Italiens n’épargnera absolument personne.

Du Doom implacable avec une nana au chant qui met à l'amende bien des bonhommes gras du bide aux beubards luisantes. Le tout avec un soupçon d'originalité (ouais, y a un saxophone dans un groupe de Doom !). Franchement, c'est bien cool.

Cousin des excellents Malokarpatan, l'approche de Krolok se veut plus classique mais reste néanmoins marquée par ce côté artisanal. Un Black Metal toujours très rural mais dans un esprit beaucoup plus carpathien où se font sentir l'odeur du sang, de la pierre mousseuse et de la forêt.

Si les deux premiers albums de Degial sont plutôt cool, j’avoue n’avoir jamais eu de véritable déclic. Et bien il aura fallu attendre ce troisième album pour voir celui-ci arriver. Il faut dire que le feeling early-Morbid Angel, Necrovation, Repugnant, Verminous qui émane de ce disque est loin de me déplaire. Foutraque et particulièrement intense, Predator Reign ne risque pas de passer inaperçu. Vous aviez des apriori sur la musique du groupe jusque-là ? Je vous conseillerai de passer outre cette fois-ci. Claque assurée.

S’il y a un album que je n’attendais pas, c’était bien celui des Néo-Zélandais d’Heresiarch annoncé depuis belle lurette mais jusque-là toujours retardé, repoussé… Bref, celui-ci est enfin arrivé et ne fait pas dans la demi-mesure. Un Death Metal implacable qui, à l’image de ce char d’assaut, va vous écraser la gueule sans vous demander votre avis. Attention, ce disque pue la punition !

Bah oui c’est bien. Très bien même pour un groupe de Death Metal sorti de nul part. Par contre, j’attendais quand même un peu plus de Suffocation qui, peu aidé par une production un poil trop étouffée, à oublier son sens du riffs et du groove... Dommage.

Beaucoup trop poussif et en dent de scie pour un groupe comme Converge qui nous avait jusque-là habitué à beaucoup mieux. Effectivement, le marketing c’est cool mais quand celui-ci se fait au détriment de la musique c’est con. A oublier en ce qui me concerne...

Vous en voulez un autre disque poussif ? Et bien je vous propose le dernier Midnight qui traîne la patte pendant de longues minutes où rien ne se passe. Un disque hyper pépère bien loin de la folie des deux premiers. C’en est presque chiant. C’est con parce que la pochette était pleine de promesses.