Bilan 2017 / MoM

Parmi toutes les sortis Thrash Metal, Warbringer était attendu avec leur style à la fois revival de l'ancien et New Wave of Thrash Metal.
Warbringer a créé la surprise avec un album carré digne de leur style mais qui, au moment de la deuxième moitié de l'album, a su se renouveler. Leur musique gagne en complexité et en source d'inspirations, quitte à implémenter des parties rythmiques Black Metal ou à s'essayer à l'exercice du morceau de longue durée.

Pour moi, cet album est un immanquable - et l'efficacité redoutable de leur jeu en concert signale que c'est un groupe qui, je l'espère, imposera sa marque.

Tout simplement la sensation Progressive Metal de l'année : Fusion à souhait, très rythmé, varié et agréable à l'écoute, ce disque est un sans-faute esthétique et créatif. Il réunit tout ce qui fait un solide disque de Prog : il est surprenant, il embarque l'auditeur et le tout est technique sans être pédant. Il propose des couleurs et textures, il sait utiliser ses inspirations sans trop y rester cantonner...
Un groupe à surveiller de très près pour ceux qui apprécient le genre !

En plus d'être une surprise, ce disque est pour moi la sensation post-black de l'année : abrasif, émouvant comme pas possible, varié et efficace. Dommage que ce soit si court : on en veut plus !

J'ai été soufflé par le magistral "Spoor of Vipers", découvert au moment où j'étais assez mal, et qui m'a accompagné dans mes retours de concerts alors que je bossais le lendemain. Une musique aussi bien teintée d'un malêtre certain et d'une joie suspendue par l'alcool, alors que la fatigue me fait me dire "j'ai été con, je vais mourir sur place au taff, mais ça valait le coup, je me sens vivant !"

Un éclat sublime et persistant.

Yellow Eyes relance ce Black éclatant où l'entre-deux est constant. La forme est brute, les articulations ne semblent non-raffinées, mais leur musique est tellement riche, tellement saisissante.
J'ignore quel est le ratio de participation d'Ustalost dans l'écriture, mais la patte est là, et j'en redemande : c'est pur, et beau à en chialer.

Groupe que je ne connaissais pas, sur un album qui est d'une inventivité et d'une sensibilité folles. Je recommande chaudement aux amateurs de Black Metal à forte teneur émotionnelle !

Album pas forcément oufissime, mais qui est une bonne découverte, surtout pour son premier album !

Quel album, qui va jusqu'au bout de son principe ! Disque que je ne réécouterai pas souvent, parce que très compliqué à écouter, très pesant, mais d'une richesse incroyable. Il vaut le détour !

Dans le même registre que SOUPIR ASTRAL, cet album est une bonne pioche, une découverte à recommander !

Black Metal aux lointains relents de Death, un son abrasif et une musique écrasante. Un album que j'ai beaucoup écouté cette année et qui, à chaque fois, me fait son petit effet !

Un album qui m'a catch dès les premiers morceaux par son inspirations NECROPHAGIST, mais que je n'ai que peu écouté finalement, sauf ces deux derniers mois pour les besoins de la chronique.

Eh bien si ce n'est pas parfait (écriture parfois boiteuse et lourde, manque de finesse dans les articulations et transitions), ça reste un produit que je défends bec et ongle face à la profusion Tech Death : ils ont un son qui se démarque, ils savent ne pas abuser de leurs effets et pour un boulot à deux, complété par un troisième luron en tant qu'invité pour les besoin du disque, c'est très solide.

Bref, un groupe à suivre, qui fait partie des découvertes que j'ai le plus recommandé aveuglément par un jugement a priori - mais je ne m'étais pas trompé, c'est du bon !

Pas le Novembers Doom que tout le monde attendait, mais dans le genre du Post-Prog, c'est assez bien mené pour m'avoir surpris. Je ne m'attendais pas à une telle réussite !

Un album qui va diviser dans son principe, mais qui a su me plaire alors que j'ai toujours eu du mal avec Wintersun. Un disque qui fait le taff et dont je n'attendais rien, une surprise !

Heavy Metal plutôt burné, la production rend un son diablement efficace. C'est électrique et enflammé : ça fait du bien !

Voilà du Melodic Death comme je l'aime : expressif, puissant, judicieux, sans jamais aller dans la facilité ni l'efficacité ! Un réel coup de coeur pour cet album qui reprend le style Be'Lakor avec brio, en implémentant ces éléments d'ambiance et de gestion de rythme propre au Post-Black, entre accalmies mélancoliques et impulsions aussi surprenantes que véloces.

Un album qui titille mon côté poète et qui, sans doute, ne plaira pas à tout le monde ; ça reste néanmoins une excellente découverte, qui me remplit de joie autant que le dernier Warbringer par les richesses que j'y trouve !

Ce choix n'est pas objectif : j'aime ce que Krimh en instrumental. L'album en soi ne m'avait pas enchanté quand j'ai entendu qu'il y avait du chant, ce qui m'avait complètement bloqué dans Krimhera tant je trouvais que ça s'insérait mal avec la musique riche de Lechner.

Mais ce Gedankenkarussell est également proposé avec que l'instrumentale.
Aucune excuse, cet album, c'est de la bonne came !

J'avais oublié ce groupe, hormis le fait que son Flamenco fonctionnait pas super bien et me laissait de marbre tant le mélange était peu convaincant et le Death metal employé assez convenu.

Mais cet album-ci change tout : c'est un bon cru, il serait dommage de passer à côté, on ne peut que passer un bon moment - voire plus - avec ce genre de production riche et soignée !

Venu de nulle-part, cet album m'a fait l'effet d'une bombe A : direct, sans appel, bref mais intense. Un format d'une demi-heure parfaitement dosé histoire d'en avoir assez pour être repus, mais pas trop pour être gonflé.

Des variations bien senties, une instru magistrale de hargne et de précipitation, un mix qui fait honneur à une écriture enragée... Du Thrash dans les règles de l'art, en mode nucléaire, et foutrement redoutable !

Le précédent album était, pour reprendre les mots d'un commentaire sur Metal Archives, "comme un porno : aussitôt consommé, non sans satisfaction, aussitôt oublié". J'attendais que ce nouvel album propose une formule plus travaillée. C'est juste la même chose, je me suis embêté au bout du deuxième morceau. Next.

Rien de spécial. Cela fait longtemps qu'on est loin de The Grand Grimoire et Bloody Blasphemy. Comme dit Dewey dans la série "Malcolm" : "J'attendais rien, mais je suis quand même déçu."
J'ai trouvé ça mou, pas franchement inspiré, passe-partout, ce qui me déplaît quand on voit la branlée qu'a été un Bloody Blasphemy, exemple de mélange réussi de Black et de Death Metal.

Pétard mouillé, le Dragonforce du Deathcore a vendu son âme pour un tech death paresseux digne de la soupasse que peut servir Nuclear Blast quand ce label propose du générique et du "grand public". Le groupe qui s'estimait "alien core" semble ne plus vouloir montrer à tout va qu'ils sont uniques : ils ont signé dans un gros label, ils auront du fric, ça fait illusion pour qu'on trouve qu'ils sont géniaux.
Vous saviez que Dragonforce avait sorti un nouvel album ?
On aura le type de "ah bon, ils existent encore eux ?" pour Rings of Saturn : dans cinq ans on n'en entendra plus parler.

Mouais... Ca ne fait pas longtemps que j'écoute Suffocation par-ci, par-là, mais quand j'ai vu que cet album sortait, je me suis dit que j'allais l'écouter attentivement, pour voir si ça poursuit la chute que les fans ressentent.

Ca ressemble à tout, ça ne ressemble à rien. Là où Suffocation avait un son très rythmé, avec une basse qui soulignait parfaitement le propos, il propose ici un disque passe-partout, qui n'exprime pas grand chose, qui semble sans âme, pire, automatique. Un album qui se conduit tout seul, c'est un disque sans identité.
Dommage, parce que lorsqu'on vient après la guerre, que l'on compare ça et "Effigy of the Forgotten", eh bien on a mal au cul !