Bilan 2021 / Caïn Marchenoir Bilan
Bilan 2021 PAR Caïn Marchenoir
Albums de l'année | Empyrium Über den Sternen Néofolk / Black Doom Metal
Il se sera fait attendre cet album, Schwardof ayant pris son temps pour composer tout ceci, mais Empyrium est enfin de retour si je puis dire, avec un album magnifique de bout en bout et qui ne lasse pas au grès des saisons. Il y a évidemment beaucoup d'éléments des quatre premiers sur cet album, pour mon plus grand bonheur.
| | | | Carcolh The Life and Works of Death Doom Metal
En France, lorsque l'on parle de Doom Metal, il n'y a pas que Paris et Rouen, il y a aussi Bordeaux. Si l'on pense à d'autres formations venant de cette ville, il va falloir désormais compter avec Carcolh, dont le second album est une très belle oeuvre de doom metal, qui sait à la fois palier la tradition sans toutefois éprouver quelques formes de modernité. Les compositions sont excellentes, la production de Raph Henry on ne peut plus adéquate, et l'on a souvent une atmosphère qui nous rapproche des grands noms du genre, mais l'ombre d'un Griftegård n'est pas loin non plus. Bref, ne vous laissez pas abuser par des noms plus ronflants, ou des curriculum vitae plus claquants, Carcolh mérite nettement plus le détour.
| | | | Cross Vault As Strangers We Depart Doom Metal
J'avais été déçu par la précédente réalisation des Allemands, mais il faut avouer qu'après avoir pris sont temps, le groupe est revenu en pleine forme avec un album à la fois poignant, puissant et bien arrangé. Rien de nouveau, mais dans un genre quasiment immuable, il est désormais difficile de se démarquer, c'est pourtant ce qu'ont réussi les membres de Cross Vault avec cette livrée, avec en plus des instants qui nous renvoient à Lattitude Egress, autant dire que c'est du haut niveau.
| | | | Darkthrone Eternal Hails...... Black Metal
Il ne pouvait en être autrement que de voir cet album figurer parmi mes albums préférés de cette année. Fenriz et Nocturno Culto ont décidé, enfin devrais-je dire, de mettre encore plus en avant leurs influences doom metal dans leur metal on ne peut plus rétrograde, avec une production qui va dans ce sens, comme si l'on avait exhumé une pépite du tout début des années mille neuf cent quatre vingt. À l'heure où le rétro est devenu une mode, c'est bon de se dire que les Norvégiens sont encore capables de nous montrer la voie et de nous donner une leçon en la matière. Les riffs sont toujours aussi bons et riches, les nuances sont de mise, Nocturno Culto est toujours le patron au niveau chant et les quelques nappes de claviers surprennent et viennent enrichir une musique de guerriers qui sortent de leur forêt pour une dernière chevauchée mystique, comme nous le rappelle le final de Lost Arcane City of Uppåkra. Cet album n'est évidemment pas pour tout le monde: il ne conviendra pas du tout aux amateurs de metal en plastique et prémâché. Il s'adressera avant toute chose aux membres de la Résitance Underground.
Bref, Eternal Hails to Darkthrone!
| | | | Dawn Ray'd Wild Fire (EP) Black Metal / Folk
Ce n'est qu'un EP, avec uniquement deux titres, mais c'est sans doute les deux titres que j'ai le plus écouté sur l'entièreté de l'année. Si le black metal aux consonances médiévales et folkloriques ont de quoi me plaire, avec pas mal de passages me faisant penser aux tous premiers Abigor, avec en sus une très belle utilisation du violon, c'est évidemment le message et le discours portés par ce groupe qui me conviennent le plus. À l'heure où l'on devient de plus en plus indifférent à la fange qui se répand et ne se cache même plus, et parfois ici, il est bon de voir des groupes tels que Dawn Ray'd relever la tête et traduire leurs discours dans une musique à la fois noble, fière et guerrière.
| | | | Dordeduh Har Folk Black Metal
Beau, onirique, aventureux, progressif dans le bon sens du terme, voilà une belle démonstration de Dordeduh. Je ne pensais jamais avoir un successeur de Dar De Duh, mais c'est pourtant bien réel en cette année deux mille un. C'est encore un beau voyage, où la maturité du quatuor a encore pris du galon et nous permet d'avoir un album tout en finesse, sans évidemment se départir d'une certaine forme d'agressivité. Mais en tout cas, cette dualité dans la musique du quatuor de Timisoara est toujours aussi prenante et nous permet de prolonger le voyage entamé à l'époque de Om et dont ils sont désormais les seuls garants.
| | | | Funeral Mist Deiform Black Metal
Comme quoi faire ses bilans de fin d'année est toujours prématuré, car il aura fallu attendre mi-décembre pour voir la sortie d'un des disques majeurs de l'année deux mille vingt et un, et pas seulement en terme de black metal. Funeral Mist est toujours aussi incandescent, inventif et intense, Aricoh ne semble pas avoir perdu le feu sacré. C'est toujours aussi époustouflant et ça rend la concurrence quasiment inoffensive après un tel assaut.
| | | | Gråt Strigoi Communion of the Nameless Black Doom Metal dépressif
Noir et désespéré, décharné et en même temps intense, voilà un album à la croisée des chemins qui m'aura marqué, reprenant à son compte tout le côté désespéré et acrimonieux d'un black metal suicidaire en le mêlant à tout ce que peut avoir de plus étouffant le doom metal extrême. Ce duo sorti de quasiment nulle part m'a vraiment soufflé avec ce troisième album excellent en tout point. Et il n'a pas besoin de rallonger ses titres sans fin pour nous faire passer son message, témoin de nos vies actuelles, sans cette forme d'élitisme bourgeois, mais bien plus proche du vécu des anonymes.
| | | | Mystras Empires Vanquished and Dismantled Black Metal médiéval
Épique, authentique, intelligent tant dans la musique que dans le propos, Empires Vanquished and Dismantled est clairement un album marquant de cette année, pour peur que l'on aime le black metal aux sonorités à la fois médiévales et épiques. Du grand Art de la part d'Ayloss.
| | | | Purification The Exterminating Angel Doom Metal
Groupe découvert il y a à peine un an, à l'époque où sortait son troisième album, mais deuxième pour l'année deux mille vingt, l'excellent Dwell in the House of the Lord Forever. Sept mois seulement après, le trio américain revenait déjà avec son quatrième album, l'album doom metal de cette année deux mille vingt et un, tout simplement. Plus chaud et emprunt d'un psychédélisme apportant une touche de sensualité à leur doom metal, cet album confirme que le talent de Purification n'a d'égal que sa volonté de ne pas trop se mettre de limites. Bref, c'est un tour de force d'être aussi créatif et prolifique tout en ne perdant aucunement l'inspiration.
| | | | Wheel Preserved In Time epic doom metal
L'album d'Epic Doom Metal de l'année: des titres bien foutus, des refrains accrocheurs et un côté très proche de Solitude Aeturnus, notamment le chant, qui sont tout autant d'éléments pour faire de ce Preserved In Time un des plus belles réalisations de cette année. Ou comment un groupe lamba parvient à passer à un échelon supérieur à force de travail et d'amour pour les traditions. Vous ne me croyez pas, écoutez juste le titre After All et vous m'en direz des nouvelles!
| | | | Fluisteraars Gegrepen Door De Geest Der Zielsontluiking Black Metal
Décidemment, cette année aura été très riche en excellents albums de black metal et Fluisteraars en fait partie avec ce nouvel album. Après le côté enchanteur et un peu bucolique de Bloem, Gegrepen door de geest der zielsontluiking nous emmène dans ses méandres plus grisâtres et automnaux, à l'image de cette pochette intrigante. Le black metal des néerlandais a toujours ses accents champêtres et rugueux et toujours cette originalité qui enrichit ces longues compositions, loin d'être rébarbatives, et qui sont capables de vous immerger dans leur monde, un peu à la manière d'un Lunar Aurora à l'époque de Zyklus, mais avec cette coloration plus rustique, inhérente sans doute au Gelderland. De la belle ouvrage, une nouvelle fois.
| | | | Yoth Iria As the Flame Withers Black Metal mélodique
Tu aimes le black metal grec dans ce qu'il a de plus appellation d'origine contrôlée? Tu aimes quand ton black metal se pare d'éléments épiques? Tu aimes quand ton black metal n'oublie pas ce qu'est le metal? Alors ce premier album de Yoth Iria est fait pour toi!
| | | Découvertes de l'année | Etxegiña Herederos del Silencio (EP) Black Metal mélodique
Ce n'est qu'un EP mais il est on ne peut plus probant tant le black metal mélodique d'Etxegiña allie à la fois efficacité et intelligence, le tout avec un concept on ne peut plus original et même pertinent. Vivement la suite!
| | | | Ossaert Pelgrimsoord Black Metal
La scène néerlandaise semble regorger de pépites et Ossaert en fait partie. L'on retrouve ici un black metal qui joue pas mal sur la redondance, avec des mélodies assez pernicieuses et empreintes d'une forme de nostalgie, avec une ambiance assez triste et passéiste. Ossaert n'est aucunement guilleret, ni belliqueux, il exprime plutôt une forme de pessimisme et de rage, que l'on retrouve aussi bien dans ces titres assez directs et enivrants, que dans ce chant qui alterne entre chant black et chants clairs désespérés. Rien de nouveau, certes, mais un vrai bonheur à écouter.
| | | | Phaëthon Sacrifice Doth Call (EP) Epic Heavy Metal
De l'epic metal sans carton pâte, sans prémâchage et sans fards, voilà ce que nous proposent les Anglais, désormais sous le giron de Gates of Hell Records. Sauf que ça sonne peut-être plus authentique, intègre et honnête que la plupart des productions du label italien, et en tout cas ça donne envie de croire encore à cette scène, malheureusement bien trop remplie de wimps et de posers.
| | | | Thyrathen Thanatopsis Black Metal
Un premier album qui a lentement muri chez ses géniteurs, le projet remontant à deux mille treize. Si l'on est évidemment dans tout ce que le black metal grec a à nous offrir de mieux, avec ni plus ni moins que Stefan Necroabyssious, très prolifique cette année, et Alexandros de Macabre Omen, au chant, pour une oeuvre qui en appelle tout autant au théâtre antique qu'à la philosophie. La démarche des musiciens est poussée mais met bien en exergue cette faculté à nous plonger dans l'Antiquité Grecque, un peu à la manière d'un Kawir, mais en abordant d'autres thématiques. Ce d'autant que les membres de Thyrathen sont même allées jusqu'à reconstituer certains instruments, un peu à la manière d'un Einar Selvik pour Wardruna, mais le tout au service d'un black metal racé et mélodique. De la belle ouvrage, pour qui aime des références telles que Rotting Christ - aussi bien les vieux albums que les plus récents - Varathron, Kawir et tant d'autres.
| | | | Violet Cold Empire of Love Post Black Metal
Comme quoi une bonne pochette peut attirer l'oeil et donner envie d'écouter un album. C'est le cas pour cet Empire of Love qui fait la part belle à un post black metal qui ne se ferme aucune porte, aussi bien dans ses élans pop, que dans ses ouvertures vers d'autres genres, aussi bien modernes que traditionnels. Un peu à la manière d'un Devin Townsend, le musicien derrière Violet Cold maîtrise son sujet et sait nous emmener dans ses chemins de traverse, au grès de ses humeurs. Empire of Love demande pas mal d'ouverture, mais ça fluidité et son côté positif auront de quoi vous séduire.
| | | | Witnesses The Collapse Doom Metal Atmosphérique
Comme quoi l'on peut toujours être capable de faire du doom metal atmosphérique digne d'un vieux Anathema sans pour autant faire de la soupe. Je connais des Finlandais qui feraient bien de suivre l'exemple. Dans tous les cas ce projet assez hétéroclite du multi instrumentiste Greg Schwan est une petite pépite, assez cinématographique dans son approche, de doom metal atmosphérique, qui sait jouer sur les nuances, celle du gris, mais dans le bon sens, et sera la bande son parfaite d'une virée urbaine sous un ciel de pluie.
| | | Surprises de l'année | Âge ⱡ Total Âge ⱡ Total Atmospheric Doom Metal / Post Metal
Cela aura mis du temps pour que cette collaboration entre Greyfell et Endless Floods ne sorte, aidé en cela par d'autres musiciens, dont la brillante Anne-Laure Labaste de Bungalow Depression. Moderne, inventif, à la fois plombé, cela tombe sous le sens de toute manière, et en même temps rêveur, avec un voile gris qui vient de temps à autres nous rappeler qu'il y a autant du Bordoom dans cette oeuvre que du Rouen A.O.C. Vivement la suite.
| | | | Eyehategod A History of Nomadic Behavior Sludge
Mike IX et Jimmy Bower ne sont toujours pas morts. Ils vont même très bien et ont su gérer le départ de Brian Patton sans le remplacer. Le sludge de Eyehategod n'a rien à voir avec ces prédécesseurs, mais il tient toujours le haut du pavé, pavé qu'ils préfèrent désormais lancer à la face du monde, à l'instar des paroles de Every Thing, Every Day.
| | | | Proscriptor McGovern's Apsû Proscriptor McGover’s Apsû Black/thrash complexe et progressif
Proscriptor aura mis du temps pour sortir la troisième partie de la trilogie commencée avec l'album Absu, mais ça en valait la peine. Car même si le nom a changé, l'on retrouve ici une formule - magique - assez unique, aus service d'un black metal avec toujours ses relents thrash uniques et une exécution assez alambiquée et touffue qui pourraient en perdre pas mal sur la route mais qui donnent à tout ceci une coloration unique, à l'image de cette pochette magnifique. Bref, c'est encore de la belle ouvrage, ça reste toujours aussi époustouflant, même si c'est un peu dur à tout digérer, et l'on reste de marbre devant autant de technique mise au service de l'Art noir de l'Américain. Bon par compte, monsieur Vorskaath, ce serait bien de te concentrer sur Zemial maintenant!
| | | Déceptions de l'année | Conviction Conviction Doom Metal
Aligner un bon Curriculum Vitae, c'est bien, le mettre au service de la musique, c'est mieux! Bref, à part se raccrocher aux wagons de la hype, cela manque de conviction tout cela.
| | | | Funeralium Decrepit Extreme Doom Metal
À force de rallonger les titres sans fin, de vouloir en mettre partout, Funeralium a perdu de sa superbe et de ce qui faisait son charme sur ses deux premiers albums, et notamment sur le grandissime Deceived Idealism. Ici, l'on n'a plus envie d'y croire, c'est pourtant bien fait, mais une plus grande concision aurait été sans doute bienvenue, tant certaines parties coupent vraiment cet abattement qui est l'une des clefs de cet album.
| | | | Mourners Act I: Tragedies Funeral Doom Metal
Plus qu'une déception, la daube de l'année.
| | | 3 COMMENTAIRE(S) citer | Caverne et Antediluvian en tête, tiens ! | citer | Je partage également le sentiment exprimé par Ikea dans son édito.
Belle année en ce qui me concerne, je retrouve dans vos tops les albums qui m'ont marqué.
Pour apporter ma petite contribution, au rang des découvertes, j'ajouterais le EP de Sirpinmurtaja, qui m'a régalé avec son black naif et féérique, et en album longue durée le dernier MALEFICE. | citer | Bravo Ikea pour cet édito. Cela fait quelques années que j'ai cette impression de course frénétique, ou, au final, la pression lorsqu'il s'agit de découvrir toutes les nouveautés d'une année s'apparente presque au stress qu'on pourrait subir au boulot. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai arrêté de chroniquer il y a quelques années.
Enfin, une jolie année tout de même (juste surpris de ne pas retrouver Ustalost). | AJOUTER UN COMMENTAIRE | SOMMAIRE STATS - News : 1
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3 COMMENTAIRE(S)
17/01/2022 20:40
17/01/2022 14:34
Belle année en ce qui me concerne, je retrouve dans vos tops les albums qui m'ont marqué.
Pour apporter ma petite contribution, au rang des découvertes, j'ajouterais le EP de Sirpinmurtaja, qui m'a régalé avec son black naif et féérique, et en album longue durée le dernier MALEFICE.
17/01/2022 11:59
Enfin, une jolie année tout de même (juste surpris de ne pas retrouver Ustalost).